Santé

MICI : La génétique et le microbiote tous les deux responsables

Publié par DK News le 05-02-2017, 15h27 | 31
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Les gènes et les bactéries de l'intestin joueraient tous les deux un rôle dans la survenue de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. Une découverte qui ouvre de nouvelles pistes de traitements pour les personnes souffrant de maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique.

Quelle est l'origine des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) ? Selon une équipe de chercheurs français de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l'Institut national de la recherche en agronomie (Inra), de l'Université Pierre et Marie Curie (Paris) et de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), les bactéries de notre tube digestif et nos gènes sont les principaux responsables de ces pathologies. Leurs travaux sont publiés dans la revue Nature Medicine .

Les anomalies du microbiote : "cause et conséquence des MICI"
Les MICI, dont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique , correspondent à des inflammations du tube digestif. Ces maladies possèdent une composante génétique déjà identifiée avant la parution de cette nouvelle étude, mais les scientifiques soupçonnaient également l'intervention de facteurs environnementaux et de modification du microbiote intestinal (l'ensemble des bactéries qui vivent dans notre tube digestif). Pour cette recherche, les scientifiques se sont penchés spécifiquement sur un des gènes impliqués dans les MICI, appelé CARD9.

Celui-ci permet la fabrication d'interleukine 22, une protéine qui participe à la reconnaissance immunitaire des micro-organismes. Ils ont utilisés des souris déficientes pour ce gène, et ont remarqué qu'en cas d'inflammation, la muqueuse de leur intestin cicatrisait mal et que la composition de leur microbiote était perturbée. Après ce constat, ils ont transplanté la flore intestinale de ces souris déficientes pour CARD9 à d'autres souris non déficientes.

Résultat : ces dernières souris sont à leur tour devenues hypersensibles en cas d'inflammation de l'intestin. "Autrement dit, le défaut génétique en lui-même n'est pas suffisant pour induire les dysfonctionnements observés. Les altérations de la composition de la flore intestinale qui découle de l'absence de CARD9 jouent un rôle majeur dans l'hypersensibilité intestinale et le défaut fonctionnel de la voie Interleukine 22" explique dans un communiqué le docteur Harry Sokol, hépato-gastro-entérologue à l'hôpital Saint-Antoine (Paris) et responsable de l'étude.

Mais pourquoi les bactéries influent-elles sur l'hypersensibilité de l'intestin ? Selon les chercheurs, ces micro-organismes ne parviennent pas à produire des dérivés indoles, essentiels à la fabrication d'interleukine 22. Et, sans interleukine 22, le terrain intestinal est propice à l'inflammation. "Ces résultats montrent combien tous ces mécanismes sont imbriqués ; génétique, système immunitaire et microbiote. Ainsi, les anomalies du microbiote dans les MICI sont à la fois cause et conséquence de l'inflammation" résume Harry Sokol.

Vers de nouvelles thérapies
Bonne nouvelle cependant : ces mécanismes seraient réversibles. En injectant des molécules qui miment les dérivés indoles aux souris déficientes pour le gène CARD9, les chercheurs ont remarqué que les symptômes de l'inflammation disparaissaient et que les souris parvenaient à fabriquer de l'interleukine 22. Reste à savoir maintenant si ces résultats sont transposables chez l'homme.

En analysant les selles d'une centaine de patients souffrant de MICI, les chercheurs ont déjà pu observer des taux anormalement bas de dérivés indoles par rapport à des personnes saines, en particulier chez les patients présentant une mutation sur le gène CARD9. Une piste qui ouvre la voie à de nouvelles techniques de dépistage et de traitement : "on peut déjà très facilement repérer les patients ayant un défaut de production de dérivés indoles à partir d'une simple analyse de selles. Il suffirait donc de supplémenter ces patients en bactéries productrices de ces dérivés ou encore en leur administrant directement le dérivé en question", suggère Harry Sokol.

 

 

 

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