Le ministre de la Santé M.Boudiaf à partir de Sétif : «Trouver des mécanismes pour concrétiser le principe de complémentarité entre le secteur public et privé»

Publié par DKnews le 05-02-2017, 15h42 | 76

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a insisté samedi à Sétif sur la nécessité de trouver des «mécanismes pour concrétiser le principe de complémentarité entre les secteurs public et privé» dans le domaine de la prise en charge des malades.

S’exprimant en marge de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, M. Boudiaf a indiqué à l’APS que durant l’année 2016 son secteur a enregistré 268 cas seulement de malades ayant reçu des soins à l’étranger, contre 13.000 au cours des années précédentes.

Le ministre a affirmé, à cet effet, qu’»il faut trouver une solution en coordination avec le secteur privé pour que les malades n’aient plus à partir à l’étranger pour obtenir des soins et leur éviter ainsi tous les désagréments qui s’ensuivent», insistant sur la nécessité de faire appel aux professeurs de médecine exerçant dans le secteur privé et tirer profit de leur expérience dans de nombreux domaines, notamment celui de la formation.

M. Boudiaf a, en ce sens, évoqué la nécessité de trouver les mécanismes qui permettent aux citoyens de bénéficier de soins dans les deux secteurs privé et public, considérant l’un comme étant complémentaire de l’autre.

Concernant la gratuité des soins, le ministre a indiqué que c’est un droit constitutionnel et que le citoyen qui fait le choix de se tourner vers le secteur privé n’aura, à l’avenir, qu’à payer la différence du montant des soins entre les deux secteurs.

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a, au cours de sa visite d’inspection dans la wilaya de Sétif, inauguré un service de chirurgie oncologique au centre anti-cancer de Sétif, équipé d’appareils médicaux de pointe, faisant savoir que ce service constituera une «référence» pour cinq wilayas voisines, à l’instar des services déjà existants à Constantine, Batna et Annaba.

Il a également rappelé la décision du ministère de la Santé portant création de services de chirurgie oncologique de référence dans ces wilayas, expliquant que près de 69 % de la population algérienne habitent dans l’est du pays.

Ces services, a souligné M. Boudiaf, permettront non seulement aux malades de mettre fin aux contrariétés engendrées par les longs déplacements, mais également de suivre minutieusement chaque cas médical, exhortant les autorités de la wilaya à veiller à l’ouverture de la partie restante de ce service destiné à la médecine nucléaire et ce, dans «les plus brefs délais», ce qui permettra au CAC de Sétif «d’offrir des prestations selon les normes internationales».

Amélioration notable de la prise en charge des cancéreux en Algérie

M.Boudiaf, a affirmé que l’Algérie, qui célèbre la journée mondiale de lutte contre le cancer, enregistre ''une amélioration notable'' de la prise en charge des cancéreux. Intervenant à l’auditorium Mouloud Kacem Naït Belkacem de l’université de Sétif 1, le ministre a rappelé que l’Algérie a lancé le Plan national anti-cancer 2015/2019 en application des orientations du président de la république Abdelaziz Bouteflika, suite à l’état des lieux établi en 2013 sur le cancer dans le pays, ayant relevé nombre d’insuffisances, dont le manque de médicaments et de structures oncologiques et la pression sur les services de radiothérapie donnant lieu à des rendez-vous allant jusqu’à 18 mois.

Mis en £uvre par le ministère en mai 2015, ce plan, a ajouté M. Boudiaf, a permis de mettre fin au manque de médicaments pour les malades cancéreux, de généraliser aujourd’hui les services d’oncologie à toutes les wilayas en développant l’offre en soins de proximité et d’engager un programme multisectoriel de prévention.

En matière de radiothérapie, les efforts de l’Etat ont ainsi permis de porter le nombre des accélérateurs du secteur public de 7 en 2013  à 22 en janvier 2017,  en plus de la relance des projets de centres anti-cancer (CAC) ayant donné lieu à l’ouverture de ceux d’Annaba, Batna et Sétif en attendant ceux de Tlemcen et Sidi Bel Abbès, prévus pour le premier trimestre de cette année, a ajouté le ministre.

Annonçant des opérations d’extension et de modernisation des anciennes structures anti-cancer de Blida, Alger, Constantine puis d’Oran, le ministre a assuré qu’une commission nationale de suivi et d’évaluation du Plan national anti-cancer 2015/2019, en association des autres secteurs et du mouvement associatif, a été installée faisant état du lancement, autre autres, du programme de formation en oncologie de tous les médecins généralistes à l’échelle nationale d’ici 2019.

Il a également relevé que l’Algérie est le seul pays arabe et africain qui dispose d’un réseau national des registres de cancer avec 36 registres couvrant 82 % de la population du pays affirmant, en outre, que la création prochaine de l’institut de cancer, premier du genre dans le pays et en Afrique, aura pour mission de tracer des approches prospectives et des programmes de prévention, de sensibilisation, de diagnostic précoce ainsi que de prise en charge, de financement, de maîtrise des dépenses et de formation et de recherche.

Le ministre de la Santé a inauguré au cours de sa visite le service de chirurgie oncologique et a visité Dar Essabr, structure réservée à l’accueil des patients et leurs proches, et s’est rendu ensuite vers la commune d’Ain Azel où il a assisté au lancement de l’opération d’utilisation du dossier médical numérique.