Somalie : Sous haute surveillance, les parlementaires élisent le président

Publié par DK News le 08-02-2017, 17h03 | 49

Les parlementaires somaliens doivent élire mercredi le chef de l'Etat parmi 22 candidats, lors d'un scrutin sous haute surveillance afin d'éviter une nouvelle attaque du groupe terroriste Shebab.

Environ 275 députés et 54 sénateurs doivent choisir - dans le vote qui se déroulera dans un hangar de l'aéroport de Mogadiscio pour des mesures de sécurité- le président parmi 22 candidats lors d'un scrutin à plusieurs tours qui marquera la fin d'un processus électoral maintes fois retardé et entaché de nombreuses accusations de corruption et manipulation.

Défendu par l'Amisom (la mission de l'Union africaine en Somalie), l'aéroport de Mogadiscio est considéré comme le lieu le mieux protégé de la capitale. Il abrite notamment des bureaux des Nations unies, des organisations humanitaires et des ambassades.

Quelques candidats se détachent toutefois, dont l'actuel président Hassan Sheikh Mohamud, 61 ans, ancien universitaire et activiste de la société civile, issu du clan Hawiye, un des principaux clans du pays.
Son prédécesseur à la présidence, Sharif Sheikh Ahmed, 52 ans, est lui aussi candidat, également issu des Hawiye.
Les principaux candidats d'un autre grand clan, les Darod, sont l'actuel Premier ministre Omar Abdirashid Ali Shamarke, 56 ans, et l'ancien Premier ministre Mohamed Abdullahi Mohamed 'Farmajo', 55 ans.

Prévue en août, l'élection du président a été plusieurs fois repoussée.
Quelque 14.000 électeurs délégués - sur les 12 millions de Somaliens- ont voté entre octobre et décembre 2016 pour élire les nouveaux députés, parmi des candidats généralement choisis à l'avance par consensus et représentant chaque clan ou sous-clan.

Le suffrage universel avait été initialement promis aux Somaliens, mais cet engagement a finalement été repoussé à 2020. Ces élections sont cependant vues comme une avancée démocratique par rapport à celles de 2012, lors desquelles 135 «elders» (notables) avaient désigné l'ensemble des députés.

Mogadiscio en état de siège
Dès les premières heures de la journée, des centaines de parlementaires, journalistes et autres observateurs ont formé de longues files devant l'aéroport, pour être fouillés et identifiés avant d'être autorisés à entrer.

En dehors de l'aéroport, la ville était quasiment déserte. Le maire a appelé ses habitants à rester cloîtrés chez eux, les magasins et écoles étaient fermés, des soldats lourdement armés patrouillaient les rues et des buttes de sable bloquaient les principaux axes routiers.

Patrouilles de soldats lourdement armés, écoles et magasins fermés, routes bloquées: la capitale somalienne Mogadiscio était paralysée mardi à la veille d'une élection présidentielle déjà maintes fois retardée, les autorités souhaitant à tout prix éviter une nouvelle attaque des shebab.

Le 25 janvier, un double attentat à la voiture piégée contre un hôtel fréquenté par des hommes politiques et situé près du Parlement a fait au moins 28 morts.
La Somalie est plongée depuis près de trois décennies dans le chaos et la violence entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et des groupes terroristes.