Energies renouvelables : Gagner le pari de la transition énergétique pour un développement durable

Publié par Abed Meghit le 08-02-2017, 18h25 | 59

Les participants au 3ème séminaire national sur l’énergie et le développement, ouvert mardi à Adrar, ont mis en avant l’importance de gagner le pari de la transition vers les énergies renouvelables et le développement des recherches en la matière pour atteindre un développement durable en Algérie.

«L’exploitation des énergies renouvelables revêt une grande importance et il appartient de gagner le pari de la transition énergétique vers les énergies renouvelables», a affirmé le directeur du Centre de développement de la recherche sur les énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassâa, en ouverture des travaux de cette rencontre qu’abrite l’Université d’Adrar, en présence d’experts et chercheurs universitaires.

Les pays du monde ont saisi l’importance des enjeux environnementaux engendrés de l’exploitation des énergies conventionnelles fossiles, a-t-il souligné dans ce contexte.

Il a ajouté que le programme national des énergies renouvelables traduit une réelle détermination de l’Algérie à aller vers la transition énergétique et être au diapason des attentes de la communauté internationale visant la préservation de l’environnement et la réalisation d’un développement durable.

Cette approche se concrétise à travers le programme national des énergies renouvelables établi à l’horizon 2030 et portant production d’une capacité électrique de 22.000 mégawatts, a expliqué M.Yassaâ.

Ce programme national, a-t-il dit, place les énergies renouvelables parmi les priorités de la stratégie énergétique en vue de réduire les émanations de gaz carbonique (CO2) et les émissions de gaz, d’éviter les catastrophes climatiques, de préserver la biodiversité, de lutter contre la désertification et de diversifier et promouvoir les ressources énergétiques.

Pour valoriser les efforts déployés en ce sens, le même responsable a rappelé que plusieurs secteurs, à l’instar de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle, ont ouvert de nouvelles filières d’enseignement et de formation liées à la production et à l’exploitation des énergies renouvelables, à travers la création de centres de recherches dans différentes régions du pays.

M.Yassaâ citera, à ce titre, les projets expérimentaux et de proximité en matière d’exploitation des énergies renouvelables menés à travers le pays et destinés notamment à assurer la mobilisation de l’eau, l’éclairage public et la fourniture de l’électricité dans des édifies et installations publics et pour des groupement d’habitations dans certaines régions enclavées et reculées.

La recherche scientifique appliquée, un outil aux mains des investisseurs

Dans son intervention, Hadj Kouider Mohamed, de l’université d’Adrar, a indiqué que les experts et chercheurs universitaires en énergies renouvelables misent sur l’accompagnement dans le développement de prototypes opérationnels exploitant ce type d’énergies dans différents secteurs vitaux.

Le conférencier a, dans ce sillage, exposé une étude scientifique détaillée sur les modes d’exploitation de la géothermie dans la production électrique en utilisant la vapeur ainsi dégagée pour faire fonctionner les turbines des générateurs dans les centrales.

M. Hadj Kouider estime ainsi que la mise en pratique de ces recherches requiert la réunion de plusieurs facteurs nécessaires, dont le renforcement de l’accompagnement des recherches, notamment sur le plan matériel, afin de pouvoir mener des études scientifiques précises confirmant leur efficience énergétique.

Le recteur de l’université d’Adrar, Abdallah Yahmaoui, a fait part, de son côté, de la détermination de l’Université d’apporter l’accompagnement et le soutien nécessaires aux efforts des scientifiques, de surcroît menés par des compétences algériennes, avant d’appeler les auteurs de ces études à oeuvrer à la collecte de données afférentes au volet matériel nécessaire, les compétences scientifiques étant disponibles, pour avancer dans la concrétisation, sur le terrain, d’une expérience «pilote» dans l’exploitation de cette énergie localement.

Les énergies renouvelables, opportunité d’impulsion du  développement économique
Les énergies renouvelables suscitent, au regard de l’importance qu’elles revêtent notamment dans la wilaya d’Adrar, reconverti en pôle national par «excellence» avec une production électrique de plus de 63 Mégawatts, l’intérêt des opérateurs économiques, car constituant une opportunité «précieuse» pour impulser le développement économique.

Ces efforts ont donné lieu à l’émergence de nouvelles micro-activités portant sur l’installation de panneaux solaires, d’équipements d’exploitation de cette énergie propre à des fins domestiques et son utilisation dans des édifices publics, et reflétant notamment par des success-stories d’opérateurs ayant pris part à l’exposition mise sur pied en marge de cette rencontre scientifique.

Organisée en coordination avec l’unité de développement des recherches en énergies renouvelables en milieu saharien (UDRER-MS-Adrar) et le laboratoire de développement durable, de l’informatique, de l’énergie, de l’environnement et des systèmes informatiques, cette rencontre scientifique prévoit l’animation, deux jours durant, par des participants venus de différentes universités du pays, une série de communications ayant trait à la situation des énergies renouvelables en Algérie et dans le monde et aux enjeux et perspectives de l’énergie propre.

La rencontre servira de cadre pour passer en revue les études scientifiques sur l’exploitation efficace des énergies renouvelables dans les domaines économiques et l’impact économique de la transition énergétique.

Dans le but de renforcer la notion de l’ouverture de l’université sur son environnement, une sortie sur le terrain sera organisée au profit des participants à un atelier de production et d’exploitation des équipements des énergies renouvelables, relevant d’un promoteur privé dans la commune de Timi, (Sud d’Adrar).

Une table ronde y sera animée, en présence de chercheurs et opérateurs, sur les voies et mécanismes scientifiques, théoriques et pratiques, d’intégration des énergies renouvelables dans le développement des activités économiques dans la région.