Le secrétariat général de l’ONU a défendu samedi sa proposition de nommer le palestinien Salam Fayyad comme nouveau représentant spécial des Nations Unies pour la Libye en remplacement de Martin Kobler.
"La proposition de nommer Salam Fayyad comme représentant spécial du secrétaire général en Libye reposait uniquement sur ses qualités personnelles reconnues et sur sa compétence", a déclaré le secrétariat général dans une note adressée aux correspondants.
Le Conseil de sécurité de l'Onu devait se prononcer hier sur cette proposition mais il semble que les Etats-Unis aient opposé leur refus à cette nomination, selon la presse américaine. La nouvelle administration américaine a déjà menacé de couper les fonds à tout organisme onusien qui accepte l’adhésion de membres issus de l’Autorité palestinienne.
La note du secrétariat général a tenu à préciser à ce titre que "le = personnel des Nations Unies travaille strictement à titre personnel. Ils ne représentent aucun gouvernement ni aucun pays" en réaffirmant "l’engagement du secrétaire général de recruter des personnes qualifiées en respectant la diversité régionale".
Le secrétaire général, a relevé "qu’aucun Palestinien n'a servi dans un poste à haute responsabilité aux Nations Unies". "C'est une situation que le secrétaire général estime nécessaire de corriger", a ajouté le secrétariat général de l’ONU en indiquant que les nominations aux postes de responsabilités sont "fondées sur le mérite personnel et les compétences des candidats potentiels à des postes spécifiques".
Le remplacement de l’Allemand Martin Kobler intervient au moment où des discussions sont menées pour amender l’accord politique libyen afin de surmonter l’impasse politique en Libye. M. Kobler a évoqué mercredi, lors d’un briefing au Conseil de sécurité sur la situation en Libye, une possible révision de cet accord qui pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Le chef de la Manul (mission d'appui des Nations Unies en Libye), a déclaré que 2017 devrait être "une année de décisions et de percée politique" en indiquant qu'"il y avait une convergence de vues entre les libyens sur l’amendement de l’accord".
Un consensus régional et international est en train d’émerger dans ce sens, a-t-il dit. Cependant, il a souligné la nécessité de prendre des décisions sur "des =amendements limités à l’accord politique en vue de permettre à la chambre des représentants à Tobrouk d'approuver le gouvernement d'entente nationale (GNA) et d'aboutir à la formation d'une armée et d'une force de police fortes.
Issu d’un accord interlibyen, parrainé par l’ONU, le GNA dirigé par Fayez al Sarraj n’est toujours pas parvenu à obtenir la confiance du parlement élu, siégeant à Tobrouk dans l’est de la Libye. Kobler a fait savoir que ces amendements ont été évoqués lors des dernières réunions tenues sur la Libye en précisant que les questions portant sur "le commandement suprême de l’armée, le rôle du maréchal khalifa Haftar et la composition du Conseil présidentiel libyen" ont figuré au centre de ces discussions.
L'OLP dénonce le veto américain à l'ONU contre la nomination de Salam Fayyad
L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a qualifié samedi de "discrimination flagrante" la décision de Washington de bloquer à l'ONU la nomination de l'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad, comme émissaire des Nations unies en Libye.
"Bloquer cette nomination constitue un cas flagrant de discrimination fondé sur la base d'une identité nationale", a déploré dans un communiqué Hanane Achraoui, une dirigeante palestinienne membre du comité exécutif de l'OLP. "Il est impensable que l'ambassadeur des Etats-Unis bloque la décision du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres de nommer l'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad comme envoyé de l'ONU, en prenant comme piètre excuse que +l'ONU a été injuste en faveur de l'Autorité palestinienne aux détriments d'Israël+", dénonce Mme Achraoui. Antonio Guterres avait informé cette semaine le Conseil de sécurité de son intention de nommer M. Fayyad à la tête d'une mission en Libye pour aider à la reprise des discussions sur un accord politique chancelant.
"Les Etats-Unis ne reconnaissent pas actuellement un Etat palestinien ou ne soutiennent pas le signal que cette nomination enverrait aux Nations unies. Cependant nous encourageons les deux parties à unir leurs efforts directement pour trouver une solution", a-t-elle ajouté.