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Chlef : Envolée du prix de la sardineàle citoyen entre le «boycott» ou la soumission

Publié par DKnews le 12-02-2017, 14h32 | 90
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Le prix de la sardine enregistre des niveaux jamais égalés à Chlef, selon des citoyens de la région, qui regrettent que les bourses moyennes ne sont plus à même de «s'assurer» ce produit, considéré naguère comme un mets principal des catégories modestes à Chlef.

Actuellement, les marchés du poisson à Chlef enregistrent une baisse de l’offre, en dépit de la disponibilité en son sein d’un port de pêche à Ténés, et de trois abris de pêche à Beni Haoua, El Marsa et Sidi Abderrahmane.

Selon le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, Abderrahmane Abed, cette hausse «record» des prix du poisson, dont la sardine notamment, s'explique par la fin de la période de reproduction de la sardine, fixée entre juin et septembre.

«Comme tout autre produit du marché, le poisson obéit au principe de l’offre et de la demande, mais les dernières intempéries sont principalement à l’origine d’une baisse drastique de la production halieutique, causant un déséquilibre sur le marché», a ajouté le même responsable.

Un habitant de la ville de Ténés, Maàmar, a assuré à l’APS qu’il n’achète plus de poisson, en dépit de l’existence d’un port de pêche dans sa la région où il réside. «Le prix de la sardine, à titre indicatif, a atteint le pic des 800 DA le kg, contre pas plus de100 DA, l’année dernière», a-t-il déploré.

Pour l’Hadj Tayeb, la spéculation, le manque de contrôle et les intempéries sont  autant de «prétextes avancés» par les vendeurs de poisson pour justifier cette envolée des prix et priver ainsi le citoyen modeste de sardine ou de tout autre produit de la mer.

Le prix de la sardine oscille actuellement entre 600 et 800 DA à Chlef, contre 1.500 DA le kg pour le loup de mer et 2.200 DA pour la crevette royale.

L'envolée des prix liée à la hausse des frais et à la baisse des prises

Les pêcheurs interrogés par l’APS au port de Ténés se sont tous accordés sur le fait que les intempéries expliqueraient, en grande partie, le manque de poisson, voir même son absence, certains jours, parallèlement, ont-ils relevé, à la hausse des frais des sorties en mer et à la baisse du volume des prises.

Abdelkader, pêcheur de son état, a soutenu que l’interdiction des prises de sardine de moins de 12 cm est «largement» en cause dans la réduction de volumes qui parfois ne dépassent quatre (4) caisses pour chaque barque d’ou l’explication, selon lui, du prix d’une caisse compris entre 10.000 et 12.000 DA.

Un confrère à lui, Merouane, a, pour sa part, expliqué cette hausse par la période de repos biologique de l'espèce, conjuguée aux taxes imposées aux professionnels et au renchérissement des frais d’entretien des barques et des filets de pêche.

En somme, une majorité de professionnels interrogés ont qualifié de «mauvaise» cette campagne de pêche 2016-2017, remettant en cause les dernières intempéries et l’interdiction  de la pêche de la sardine de 9 à 10 cm, qui «était autorisée à une certaine période», selon eux.

Boycotter ou se soumettre au diktat du marché

Dans une déclaration à l’APS, le président de l'association d’orientation du consommateur et de la sécurité, Djilali Kasmi, a assuré que cette hausse des prix de la sardine a «privé le citoyen modeste de cette ressource halieutique», estimant que même s’il est vrai que le marché obéit à la règle de l’offre et de la demande, «rien ne justifie que les prix de la sardine ne descendent pas au dessous  des 700 ou  800 DA le kg, pendant une si longue période».

C’est pourquoi il a lancé un appel au «boycott» de la sardine affiché à un tel prix, considérant que le consommateur est un axe vital dans les campagnes de sensibilisation de cette association, qui vise l’ancrage d’une «culture du boycott économique» tout en sensibilisant les commerçants sur l’impératif d’éviter la spéculation sur les prix.

Pour leur part, des citoyens à Chlef,  dont Merouane, assurent préférer acheter un kg de sardine à 650 DA, en dépit de sa cherté, au lieu d’un kg de viande rouge, à l'évidence plus chère, mais moins bénéfique pour la santé que le poisson.

D’autres préfèrent carrément éviter les points de vente de la sardine, après que ce poisson, réputé auparavant pour être le «plat du pauvre», soit devenu inaccessible pour leurs bourses, selon l’expression de l’un d’eux.

D’un autre côté, un vendeur de poisson à Chlef, Amar, a assuré vendre auparavant plus d’une dizaine de caisses de sardines/jour, contre pas plus de trois actuellement, à cause justement de cette hausse des prix, d’autant plus, a-t-il dit, que le prix d’une caisse de sardine (20 kg) au gros est de 10.000DA.

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