Afrique-FMI : Union économique et monétaire ouest-africaine: perspectives de croissance favorables à moyen terme

Publié par DKnews le 18-02-2017, 18h00 | 31

Les perspectives de croissance dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sont favorables à moyen terme, mais restent sujettes à des "risques baissiers importants", prévoit le Fonds monétaire international (FMI) dans une note publiée sur son site web.

" Les perspectives de croissance à moyen terme sont favorables avec une croissance du PIB autour de 6%, mais restent soumises à des risques baissiers importants", souligne le FMI dans un rapport à l'issue d'une mission en Côte d'ivoire et au Sénégal, deux pays de l'Union.

"La croissance économique est solide, mais les vulnérabilités se sont accrues. La croissance du PIB réel devrait atteindre 6.5% pour la région.

L'inflation reste faible, reflétant des récoltes agricoles particulièrement abondantes et des prix du pétrole bas", estime le dirigeant de la mission, Boileau Loko. Mais, "le déficit budgétaire global dans ces pays était de 4,5% du PIB en 2016, plus élevé que prévu initialement.

La dette publique est en hausse et la couverture des réserves a baissé à 3,7 mois, reflétant une expansion continue des infrastructures publiques et un financement extérieur moindre que dans le passé", a souligné M. Loko.

Pour lui, les principaux risques pour les perspectives économiques de ces pays comprennent les incertitudes mondiales, les dérapages dans les plans d'assainissement budgétaire, les ralentissements des réformes structurelles ainsi que la baisse prolongée des prix du cacao.

D'ailleurs, l'assainissement budgétaire prévu, ajoute la même source, a été reporté à plusieurs reprises au cours des dernières années et la plupart des pays continuent d'intensifier l'investissement public.

Des retards persistants dans la mise en £uvre de l'assainissement budgétaire accroîtraient encore la dette publique, augmenteraient les risques de crise de l'endettement et mettraient en péril la couverture monétaire, prévoit le FMI.

Parallèlement, la lenteur de la mise en £uvre de réformes structurelles clés empêcherait le secteur privé de prendre le relais pour générer une croissance forte et inclusive.

"C'est pourquoi les pays membres doivent se conformer aux orientations budgétaires envisagées, notamment à la réduction des déficits budgétaires à 3% du PIB en 2019, conformément aux critères de convergence de l'UEMOA et les budgets pour 2017 devront s’y conformer", préconise le FMI.

"Cela exigera une mise en £uvre rapide des réformes visant à accroître la mobilisation des recettes, à améliorer l'efficacité des investissements publics et renforcer la gestion de la dette afin de créer un espace budgétaire pour les investissements dans les infrastructures et les dépenses sociales", selon lui.

Par ailleurs, la mission du FMI s'est félicitée de la décision du Comité de Politique Monétaire de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de décembre 2016 d'augmenter le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal de 100 points de base et de fixer des limites plus strictes à l'accès à ce guichet.

"Ces mesures devraient encourager les banques à reconsidérer leur politique en matière de risques et à renforcer leurs fonds propres.

On s'attend également à ce qu'elles dynamisent le marché interbancaire et le marché secondaire des titres publics et, en fin de compte, accroissent l'efficacité de la politique monétaire.

Ces réformes confirment l'engagement des autorités à préserver la stabilité macroéconomique et extérieure", note le rapport du FMI.

L'UEMOA se caractérise par la reconnaissance d'une même unité monétaire, le Franc de la Communauté Financière Africaine, dont l'émission est confiée à la BCEAO. Elle comprend actuellement 8 pays à savoir le Bénin, le Burkina, la Côte-d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.