Règlement du conflit syrien: De Mistura s'interroge sur l'engagement des Etats-Unis

Publié par DK News le 19-02-2017, 17h51 | 32

L'émissaire de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura s'est interrogé dimanche sur l'engagement des Etats-Unis dans la recherche d'une solution politique en Syrie, à quelques jours de la reprise de négociations intersyriennes à Genève.

«Où sont les Etats-Unis (à propos de la solution politique)? Je ne peux pas vous le dire, car je n'en sais rien», a déclaré M. de Mistura lors de la Conférence sur la sécurité qui se tient à Munich, estimant que l'une des priorités de Washington était de «détruire» les terroristes du groupe autoproclamé «Etat islamique» (Daech/EI), «limiter l'influence d'un certain acteur régional, et ne pas mettre en danger l'un de leurs principaux alliés dans la région».

«Comment résoudre cette quadrature du cercle ? C'est ce qui est en débat à Washington», a ajouté l'émissaire de l'ONU.
«Ma question est: voulez-vous combattre ou défaire définitivement Daech ? Pour défaire Daech, il faut une solution politique crédible» en Syrie, a-t-il insisté.

L'administration Trump n'a jusqu'à présent pas ou peu donné de signes sur son implication dans les efforts diplomatiques pour tenter de résoudre le conflit qui ravage la Syrie depuis six ans et a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés.

Pas plus qu'elle ne s'est prononcée sur la façon dont elle envisage une solution politique, et en particulier sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, dont l'opposition réclame le départ tout comme l'a fait pendant longtemps l'administration de Barack Obama.

De nouveaux pourparlers intersyriens doivent reprendre jeudi prochain à Genève sous l'égide de l'ONU, après trois sessions en 2016 qui n'ont permis aucune avancée.
«Il est temps d'essayer de nouveau», a lancé M. de Mistura, rappelant que les conditions avaient changé avec le rapprochement entre Moscou, allié indéfectible de Damas, et Ankara, soutien de l'opposition.

Ce rapprochement a permis l'établissement fin décembre d'un cessez-le-feu très volatil et d'un processus de négociations au Kazakhstan centré sur le respect de ce cessez-le-feu.
A Genève, les discussions porteront sur la résolution 2254 de l'ONU, feuille de route internationale pour un règlement du conflit, a rappelé de Mistura.

Cette feuille de route prévoit «une gouvernance crédible et inclusive, une nouvelle Constitution écrite par les Syriens, et non par des étrangers, et des élections sous la supervision de l'ONU, incluant les réfugiés syriens», a-t-il souligné.