Société

France : La Fédération de la Grande Mosquée de Paris refuse l'organisation de l’islam en France sans la concertation des musulmans

Publié par DKnews le 22-02-2017, 14h30 | 28
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La Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) refuse l'organisation de l’islam en France sans la concertation des musulmans, dénonçant «toute forme d’ingérence» de l’Etat dans la gestion du culte musulman.

A l’issue d’une réunion de son bureau national, qui a regroupé les délégués régionaux représentant le culte musulman en France, la FNGMP a réitéré, après concertation et débats entre ses membres, sa décision de «ne pas participer» aux travaux de la Fondation de l’islam de France et de son conseil de l’orientation, a précisé un communiqué remis à la presse lors d’une conférence de presse organisée mardi à la Grande Mosquée de Paris.

La fédération a dénoncé de nouveau «toute ingérence directive» dans la gestion du culte musulman et de sa représentation, regrettant que le «montage hétéroclite» de la Fondation que dirige l’ancien ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, «n’ait pas fait l’objet d’une concertation avec les musulmans de France».

Les membres de la FNGMP, présents à la conférence de presse, ont relevé que si leur président, Dalil Boubakeur, a bien été pressenti pour la présidence du Conseil de l’orientation de cette fondation, il a été «totalement marginalisé» dans l’élaboration et la composition «déséquilibrée» de celui-ci «malgré l’accueil favorable fait à Jean-Pierre Chevènement par la Grande Mosquée de Paris».

La fédération a souligné que la Grande Mosquée de Paris, «foyer libre», créée en 1922 par une loi d’Etat qui lui conférait et lui confère toujours de veiller à la dignité et au respect du culte musulman en France, notamment dans le cadre de la laïcité républicaine et de l’égalité entre les cultes «sans aucune forme d’ingérence».

Dans son intervention à la conférence de presse, le président de la FNGMP et recteur de l’Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris a appelé au strict respect de la liberté du culte et de la laïcité qui interdit à l’Etat français de s’ingérer dans l’organisation du culte. «Nous nous élevons contre l’utilisation de cette laïcité contre les musulmans», a-t-il dit, relevant qu’ils sont les premiers touchés par les phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme.

«Nous assistons à un black-out étonnant dans l’organisation de cette fondation à laquelle nous n’avons rien compris», a-t-il expliqué Dalil Boubakeur avec amertume, dénonçant la réorganisation «totale» de l’islam en France sans concerter les représentants du culte musulman.

Pour lui, il y a une volonté d’ingérence de l’administration dans la formation des imams, dans le financement du culte et dans les nominations des gens du culte, alors que les autres cultes sont épargnés. C’est dans ce sens qu’il a exprimé son inquiétude quant à la volonté de l’Etat de contrôler la zakat, l'abattage des moutons selon le rite musulman (halal) et l’organisation de la Omra et le hadj (pèlerinage).

«Tout cela est contraire à la laïcité qu’on veut manipuler et nous n’avons pas de conseils à recevoir dans la gestion du culte musulman, sauf des savants, des imams et des professeurs spécialistes en islam», a-t-il soutenu.

«Nous avons nos idées, notre vision dans l’organisation et la gestion du culte de la religion de la paix et du juste milieu. Nous refusons cette mise sous tutelle et nous demandons qu’il y est de la concertation», a-t-il souligné, réitérant que l’organisation du culte musulman ne «pourra se faire qu’avec les musulmans».

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