Septicémie : on sait comment les bactéries se disséminent

Publié par DKnews le 25-02-2017, 15h35 | 45

Des chercheurs du CNRS et de l'Institut Pasteur ont découvert comment les bactéries du genre Streptococcus arrivent à échapper au système immunitaire  pour conserver leur capacité de colonisation des tissus.Une septicémie est une infection généralisée de l'organisme provoquée par le développement de bactéries qui vont se multiplier et progressivement se propager dans tous les tissus.

Lorsqu'un malade a des défenses immunitaires affaiblies, la septicémie peut rapidement évoluer vers un choc septique (une forme très grave de défaillance circulatoire) et la mort du patient.

Une équipe composée de chercheurs de l'Institut Pasteur, du CNRS, et de l'université Paris Diderot, vient d'identifier le mécanisme qui permet aux bactéries pathogènes de minimiser leur exposition au système immunitaire et de conserver leur capacité de coloniser les tissus.

Pour leurs travaux, les chercheurs ont travaillé sur Streptococcus gallolyticus, une bactérie de la flore intestinale présente chez environ 10% de la population humaine, responsable d'endocardites et de septicémies chez les personnes âgées.

Ils ont découvert et caractérisé le mécanisme de régulation qui lui permet de minimiser son exposition au système immunitaire, et donc de disséminer dans la circulation sanguine et ainsi de conserver des capacités optimales pour la colonisation des tissus.

Ces travaux ont ainsi mis en avant une nouvelle cible thérapeutique pour lutter contre les infections par les bactéries pathogènes du genre Streptococcus.


Septicémie : une nouvelle thérapie pour réparer les séquelles musculaires ?

Pour contrer les handicaps musculaires qui font suite aux septicémies, des chercheurs de l'Institut pasteur et du CNRS travaillent sur une nouvelle piste thérapeutique qui consiste à greffer des cellules dans les muscles pour diminuer les symptômes de l'infection et recréer un tonus musculaire. Elle touche 28 millions de personnes dans le monde chaque année et cause 8 millions de décès.

Cette maladie, c'est le sepsis, ou septicémie , qui se déclenche lorsqu'une infection sévère entraîne une réponse inflammatoire généralisée du corps. Elle correspond à une infection généralisée du sang. Malgré les progrès considérables de la médecine, un patient atteint de septicémie a 27% de risque de décéder de cette infection en France.

Ce risque s'élève à 50% pour sa forme la plus grave, le choc septique. Si le patient survit, les séquelles musculaires et neurologiques peuvent cependant causer de lourds handicaps.

C'est pourquoi des chercheurs en histopathologie humaine de l'Institut Pasteur et des chercheurs de l'unité Cellules souches et développement de l'Institut Pasteur et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ont étudié les conséquences du sepsis sur les cellules souches qui sont à l'origine des cellules musculaires des bras et des jambes, dans l'espoir de diminuer les risques de handicap.

Leurs travaux sont présentés dans la revue Nature Communications .
Les chercheurs ont observé chez des souris qu'après une septicémie, la quantité de mitochondries, des petits éléments des cellules qui fournissent l'énergie indispensable à toute activité cellulaire, chutait considérablement.

Résultat : les cellules et notamment les cellules souches musculaires n'ont plus l'énergie suffisante pour se multiplier et se différencier en cellules musculaires fonctionnelles. "Cette atteinte, précoce et durable, empêche l'organisme de restaurer les fonctions musculaires et explique le déficit musculaire persistant observé chez les patients" expliquent le CNRS et l'Institut Pasteur dans un communiqué.

À partir de cette observation, les chercheurs se sont lancés sur la mise au point d'une piste thérapeutique qui consisterait à cultiver in vitro des cellules souches dites mésenchymateuses puis à les greffer dans les muscles des patients souffrant d'un sepsis.

Chez les souris, les chercheurs ont déjà pu montrer "qu'une greffe de cellules souches mésenchymateuses effectuée après un choc septique directement au niveau intramusculaire permettait de diminuer le niveau d'inflammation globale et les symptômes associés : fièvre, atonie (absence de tonus)... ".

En effet les cellules greffées semblent venir en aide aux cellules souches en manque d'énergie puis, une fois leur tâche effectuée, elles seraient éliminées par l'organisme.