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Syrie : L'ONU propose trois thèmes pour la suite de Genève 4, tensions et attentes divergentes sur la «transition politique»

Publié par DKnews le 27-02-2017, 16h44 | 32
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La quatrième série de pourparlers de paix sur la Syrie se poursuivaient lundi à Genève avec des discussions autour de trois thèmes proposés aux belligérants par l'émissaire spécial de l'ONU, Staffan de Mistura, dont la mission semble délicate de par les tensions qui subsistent entre les parties, notamment sur la question de la «transition politique».

Le médiateur de l'ONU, qui parraine les pourparlers intersyriens, a proposé aux belligérants de la crise syrienne trois thèmes de discussions pour les jours à venir, à savoir la gouvernance, une nouvelle constitution et les élections, dans un document, qui a été remis respectivement à la délégation, du gouvernement et à celle de l'opposition au cours des deux derniers jours.

Ces thèmes sont inscrits dans la résolution 2254 de l'ONU adoptée en 2015 fixant la feuille de route internationale pour parvenir à une solution politique en Syrie. Mais leur interprétation est différente selon le point de vue de Damas ou de l'opposition, notamment sur la «gouvernance».

Pour le gouvernement, il n'est pas question de remettre en cause le pouvoir du président Bachar al-Assad, tandis que l'opposition réclame un «organe gouvernemental de transition» disposant de tous les pouvoirs exécutifs.

Une fois les thèmes remis, Staffan de Mistura a appelé «solennellement» les deux parties à faire preuve de «responsabilité historique» pour mettre fin au conflit qui perdure depuis 2011 en Syrie.

Les Nations unies croient fermement que seule une solution politique peut apporter la paix à la Syrie et que tous les Syriens engagés dans cet objectif devraient redoubler leurs efforts pour la paix.

Les questions du cessez-le excluent des pourparlers de Genève

Les négociations de Genève excluent ainsi les questions relatives au cessez-le-feu, à la lutte contre le terrorisme et humanitaires, qui doivent être traitées, selon le document de l'ONU, lors du processus d'Astana  (Kazakhstan) parrainé par la Russie, la Turquie et l'Iran, et qui regroupe gouvernement de Damas et opposition armée.

Ces négociations, qui se sont tenues à deux reprises en janvier et février, ont abouti jusqu'à présent à la mise en place et au maintien d'un cessez-le-feu national en Syrie, essentiel, selon les experts, pour que les pourparlers inter-syriens aboutissent.

Le président russe, Vladimir Poutine, a récemment exprimé le souhait de voir le processus de règlement politique engagé aux pourparlers de Genève réaliser «une avancée», loin de toute immixtion dans les affaires internes de la Syrie.

«J'ai l'espoir que le processus de règlement (d'Astana), qui a connu, pour la première fois, une efficacité, va se poursuivre encore aux négociations de Genève».

Trois rencontres ont déjà eu lieu en 2016 sous l'égide de l'ONU sans parvenir à ramener la paix en Syrie.

Or, depuis les derniers pourparlers de Genève en avril 2016, la situation sur le terrain en Syrie a bien changé, les forces gouvernementales syriennes, appuyées par ses alliés, a repris le contrôle de villes stratégique, telle que Alep, fief de l'insurrection dans le nord, et l'opposition ne contrôle plus selon des estimations, que 13% du territoire.

Le terrorisme...ennemi commun

Au 3e jour des pourparlers sur la Syrie à Genève et à quelques temps après l'obtention des résultats positifs de la 1ere et la 2eme réunion d'Astana, de violents attentats ont été perpétrés par le groupe terroriste autoproclamé

«Etat islamique» (Daech/EI) dans les provinces de Homs (42 morts dont le chef des services de renseignement syriens ) et Alep (83 morts).

Le chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Mouallem, a appelé les Nations unies à condamner l'attaque terroriste de Homs et à «obliger les gouvernements des pays soutenant les réseaux terroristes à mettre fin à leur transgression du droit international».

De son côté, le chef de la délégation syrienne à Genève, Bachar al-Jaafari, a exigé que l'ONU et l'opposition condamnent le terrorisme, après l'attentat meurtrier contre à Homs (centre), estimant qu'il s'agissait d'un «test» et que «la priorité numéro 1 à Genève» était de parler de terrorisme.

L'opposition a aussitôt répondu favorablement à cette requête, le chef de la délégation de l'opposition syrienne, Nasr al-Hariri, ayant condamné «le terrorisme et les terroristes (...) Daech et al-Nosra (ex-branche d'al-Qaïda)».

Pour sa part, M. de Mistura a estimé que les attentats contre les services de renseignements syriens à Homs visaient à faire «dérailler» les négociations de paix de Genève.

Les dernières négociations de paix sur la Syrie se sont tenues en avril 2016 à Genève. Les pourparlers sont tombés dans l'impasse sur fond de crise humanitaire et de violence systémique en Syrie.

S'agissant des avancées de l'armée régulière syrienne contre les terroristes, une percée importante a été réalisée dans une zone contrôlée par Daech/EI au sud d'Al Bab, où 15 villages se situant à 25 km du barrage de Tabqa ont été libérés, portant à 63 le nombre de communes libérées du groupe terroriste depuis le début de l'année.

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