Histoire

Manifestations du 27 février 1962 d’Ouargla : Un prolongement de l’action révolutionnaire à travers le pays

Publié par DKnews le 28-02-2017, 17h01 | 71
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Les manifestations du 27 février 1962 à Ouargla ont constitué un prolongement de l’action révolutionnaire menée à travers les différentes régions du pays durant la Guerre de libération nationale, selon des témoignages recueillis par l’APS auprès de moudjahidine ayant pris part à cet évènement historique.

Mohamed Abdelkader Touahir, rencontré en marge des festivités commémoratives du 55ème anniversaire de ces manifestations historiques, se rappelle cet «imposant soulèvement observé par la population de la région pour exprimer son rejet de la politique coloniale visant à porter atteinte à l’intégrité du territoire national».

«Ces manifestations ont été un prolongement de l’action armée menée alors dans les différentes régions du pays durant la glorieuse guerre de libération nationale, apportant un témoignage de l’envergure de la lutte du peuple algérien contre la présence coloniale sur tout son territoire».

Mohamed Abdelkader Touahir, alors membre d’un des conseils de la région de Rouissat, se souvient aussi comment ce soulèvement a eu «un large impact et écho dans le processus des négociations d’Evian, et a contribué largement au soutien de la délégation algérienne négociatrice du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), contraignant, ainsi, la France coloniale à se résigner et à finir par reconnaître l’unité indivisible du territoire national et le droit du peuple algérien à son indépendance et sa souveraineté».

Toutes les catégories sociales de la région ont répondu à l’appel à participer à ces manifestations, coïncidant avec le 22ème jour du mois sacré de ramadhan, pour marcher, sur instructions du commandement de la zone quatre de la Wilaya VI historique, pour exprimer et témoigner à l’opinion internationale l’indivisibilité et l’intégrité du territoire national, ainsi que la représentation légitime du GPRA du peuple algérien, a-t-il ajouté.

Le Moudjahid Righi Belaghouat, de Said-Otba (Ouargla), qui activait en 1957 comme «Moussabel» pour la collecte des fonds destinés à la Révolution, a souligné, de son côté, que ces manifestations populaires traduisaient «l’attachement du peuple algérien à sa juste cause».

«La répression coloniale et les exactions qu’ont fait endurer les forces coloniales aux manifestants durant le mois sacré de Ramadhan a rajouté à la détermination des manifestants à poursuivre leur marche défiant la machine militaire coloniale afin de faire entendre au monde entier leur voix d’aspiration à la liberté» a relaté ce moudjahid.

Manifestations populaires du 27 février 1962, à ferme rejet de la politique coloniale de séparation du Sahara.

Les manifestations du 27 février 1962 dans la région d’Ouargla, une des épopées populaires ayant jalonné le cours de la glorieuse lutte de libération nationale, exprimaient le ferme rejet de la politique coloniale française visant la séparation du Sahara algérien du reste du pays, et à travers lesquelles le peuple algérien a réaffirmé son attachement à l’intégrité de son territoire.

Menées sur instructions du commandement de l’Armée de Libération Nationale (ALN), ces manifestations, impliquant la population d’Ouargla et de ses environs, visaient à mettre en échec la réunion projetée par les responsables de l’administration coloniale à Ouargla pour mettre en £uvre leurs visées de «séparation du Sahara algérien du reste du pays».

Elles exprimaient ainsi explicitement le rejet de ces visées coloniales et apportaient un soutien franc à la délégation algérienne prenant part alors aux négociations d’Evian, selon des sources historiques.

Selon ces mêmes sources, les manifestants ont entamé, après l’arrivée de la délégation française, une marche du lieudit Souk Lahdjar, au c£ur d’Ouargla, vers la préfecture des Oasis, brandissant des banderoles aux couleurs nationales et scandant des chants patriotiques à la gloire de l’Algérie unie, de soutien à l’ALN et au gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), ainsi que des slogans hostiles à la France coloniale et à la colonisation.

Les forces coloniales n’ont pas hésité, devant ce flux de manifestants, bien que pacifiques, à utiliser la force militaire, appuyées par des blindés et des armes lourdes, pour tenter de briser la détermination des Algériens à contrarier leurs desseins de séparation du territoire pour s’accaparer les richesses du Sahara Algérien.

L’objectif était aussi d’éviter que les manifestants n’arrivent à la préfecture des Oasis, lieu de résidence de la délégation, n’hésitant pas à recourir à l’utilisation de la force militaire, faisant plusieurs Chouhada et des blessés.

Cet imposant soulèvement populaire a désarçonné l’administration coloniale qui a ainsi pris toute la mesure de l’échec de ses plans et a confirmé, sur un autre plan, l’adhésion du peuple algérien autour de ses représentants aux négociations d’Evian (7-8 mars 1962) qui ont contraint la France coloniale à reconnaître l’unité du territoire algérien.

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