Donner du lait de vache nuirait à la sociabilité future

Publié par DKnews le 04-03-2017, 14h59 | 27

Les bébés nourris avant l'âge d'un an avec du lait de vache pourraient souffrir de problèmes de sociabilité et de langage, met en garde une nouvelle étude. Le lait de vache nuit-il au développement de bébé ? Le débat est lancé après la parution d'une étude sur le sujet dans la revue scientifique Journal International of Medicine.

Il est admis que le lait de vache ne doit pas être intégré dans l'alimentation infantile avant l'âge d'un an. Jusqu'ici les raisons invoquées concernaient le risque de surpoids et de troubles digestifs lié à la richesse en protéines de cet aliment.

Sans compter le risque de carence en fer qui peut entraîner une anémie et perturber le bon développement psychomoteur de l'enfant. Une nouvelle publication met en garde contre un danger moins connu lié au lait de vache chez les bébés de moins d'un an. Les chercheurs d'Indianapolis aux Etats-Unis pensent qu'il pourrait nuire aux facultés de langage et de sociabilité de l'enfant plus tard.

Pour en arriver à ce constat, les auteurs de l'étude ont distribué des questionnaires aux parents de 7 110 bébés présents dans des centres de consultations médicaux. Il leur a été demandé de renseigner des données socio-économiques mais aussi des précisions sur la santé et l'alimentation des petits.

Le développement du bébé a été parallèlement pris en compte sur la base de certains paramètres : comportement social et adaptatif, langage, sociabilité, motricité.

De leurs observations, les auteurs concluent : «chez les buveurs précoces de lait de vache, le taux des défauts d'acquisition était significativement augmenté en ce qui concerne la sociabilisation et, en cas de régime carencé en fer, cette augmentation était notable pour la sociabilisation et pour le langage.» Si ces résultats restent à être confirmés par d'autres travaux, ils renforcent la conviction que rien ne peut remplacer les laits maternisés avant l'âge d'un an.


Laits végétaux : surtout pas pour les tout-petits !

Les laits de soja, d’amande ou de riz sont très à la mode. Mais l’Anses rappelle que ces laits végétaux sont déconseillés aux enfants de moins d’un an.

La première année de vie est celle où la croissance de l’enfant est la plus importante. Au cours de cette première année, le nourrisson est donc particulièrement dépendant d’une alimentation qui lui permet de couvrir ses besoins nutritionnels.

Or, « les boissons végétales apparentées à des laits ou les laits d’origine non bovine n’ont absolument pas été formulés pour couvrir les besoins nutritionnels des enfants de moins de un an » tient à rappeler l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation qui a reçu le signalement de plusieurs cas graves chez de très jeunes enfants ayant été alimentés avec des boissons autres que le lait maternel ou le lait infantile.

Les laits de soja, de riz ou d’amande sont particulièrement à la mode. Mais nourrir un bébé de moins d’un an avec ce type de boissons peut entrainer en quelques semaines un état de malnutrition ou des désordres métaboliques sévères qui peuvent conduire à des complications infectieuses et aller jusqu’au décès de l’enfant.

« Compte tenu de la sensibilité des nourrissons à toutes carences, même momentanée, nous considérons que ces produits ne doivent pas être utilisés chez l’enfant de moins de un an » insiste l’Anses qui rappelle que le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson, et qu’hors allaitement," seules les préparations pour nourrissons et préparations de suite (lait premier âge et deuxième âge) qu’elles soient formulées à partir de protéines animales ou végétales permettent de couvrir les besoins du nourrisson. »

L’Agence rappelle, par ailleurs, l’importance de l’équilibre de l’alimentation maternelle au cours de la période de grossesse et d’allaitement. En effet d’éventuels déficits d’apport en vitamines et minéraux se répercutent sur le nourrisson.

Certains modes d’alimentation pouvant conduire à des déficits doivent faire l’objet de précautions ou d’un suivi spécifique.

Une attention toute particulière doit être accordée aux femmes ayant une alimentation de type végétalien ou végane (ne consommant aucun produit d’origine animale) qui doivent recevoir une complémentation en vitamine B12 pendant la période de la grossesse et de l’allaitement.