Cancer de la prostate métastatique: un futur traitement efficace ?

Publié par DKnews le 05-03-2017, 14h55 | 42

Une nouvelle combinaison médicamenteuse serait efficace pour traiter le cancer de la prostate métastatique.

Les chercheurs de l'université de Montréal (Canada) ont analysé les conclusions d'une étude de grande ampleur menée dans 196 hôpitaux pour tester l'efficacité de la combinaison d'une nouvelle association de combinaison médicamenteuse pour traiter le cancer de la prostate.

« Détecté à temps, le cancer de la prostate est traitable. La vaste majorité des hommes s'en sortent. Mais c'est une autre histoire dans les cas de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration.

Dans cette forme la plus avancée de la maladie, le cancer évolue malgré les options thérapeutiques disponibles : radiothérapie , administration d'hormones et même ablation de la prostate ou des testicules.

Il existe actuellement peu d'options pour freiner un tel cancer qui s'est propagé à l'extérieur de la prostate et qui résiste au traitement hormonal », rappelle le Dr Fred Saad, chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM) et investigateur principal de l'étude.

Les chercheurs ont testé l'innocuité d'un premier traitement combiné comprenant l'acétate d'abiratérone et un autre médicament qui n'est pas encore approuvé pour le marché, le JNJ-56021927.

«Nos essais menés auprès d'une quarantaine de patients indiquent que ce traitement s'avère sécuritaire.

Les médicaments combinés sont bien tolérés et le traitement semble efficace», explique le Dr Saad. Devant ces résultats encourageants, la Food and Drug administration des États-Unis et Santé Canada ont rapidement autorisé le début d'une étude clinique de phase III. L'essai vise à comparer l'efficacité de l'acétate d'abiratérone (1000 mg) et un placebo versus un traitement combinant l'acétate d'abiratérone (1000 mg) et le JNJ-56021927 (240 mg).

Les conclusions de cette étude clinique ne seront pas connues avant environ trois ans. Le futur traitement ne pourra donc pas être mis en marché avant plusieurs années. Mais les chercheurs espèrent que ce premier traitement combiné réussira à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie. Et surtout, à améliorer la qualité de vie des patients atteints de cette maladie dévastatrice.

«Nous espérons avoir trouvé un traitement bien toléré et efficace pour freiner la progression du cancer de la prostate chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate avancé. Cette approche combine plusieurs molécules et attaque le cancer sur plusieurs fronts», explique le Dr Fred Saad.

Cancer de la prostate : les statines empêchent sa propagation vers les os

Les statines, des médicaments qui permettent de faire baisser le taux de cholestérol, empêcheraient les cellules cancéreuses de migrer de la prostate vers les os. Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux traitements pour le cancer de la prostate.

Une nouvelle étude publiée dans le British Journal of Cancer, laisse entendre que les statines , les médicaments prescrits pour lutter contre le cholestérol, pourraient empêcher certaines cellules cancéreuses de migrer vers les os, chez les patients qui souffrent de cancer de la prostate.

Selon les chercheurs, le médicament vient interférer dans la capacité qu'ont les cellules cancéreuses de changer de forme et de s'infiltrer dans les os. Cette découverte pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements du cancer. Cela explique aussi pourquoi, chez les patients sous statines, la profession de la tumeur cancéreuse se fait souvent plus lentement.

Le passage des cellules cancéreuses de la prostate vers les os est un cas fréquent que les médecins redoutent. Car, lorsque cela arrive, les chances de guérison s'amoindrissent. D'où l'intérêt de cette découverte :

"Comprendre comment les statines parviennent à bloquer les moyens par lesquels les cellules cancéreuses de la prostate sont capables de changer de forme pour se répandre, pourrait conduire à des avancées majeures dans le traitement des hommes qui souffrent d'une forme agressive de la maladie" explique Neil Barrie, directeur de l'information scientifique au Centre de recherche sur le cancer de Grande-Bretagne.

"Il nous reste à comprendre le mécanisme de fonctionnement des statines sur les cellules cancéreuse" ajoute le Pr Noël Clarke, de l'Université de Manchester, qui a dirigé cette étude.
Chaque année, on dénombre 71 000 nouveaux cas de cancer de la prostate, et cette maladie est à l'origine de près de 8 870 décès. Ce cancer concerne au total 300 000 hommes en France.