Maladie rénale : un diagnostic souvent trop tardif

Publié par DKnews le 07-03-2017, 15h34 | 35

La maladie rénale est une affection sans symptôme, elle s'installe et se développe si le dépistage n'est pas fait à temps. En France, 30% des personnes atteintes par une maladie rénale ont été diagnostiqués trop tard selon la Fédération Nationale d'Aide aux Insuffisants Rénaux (FNAIR).

La maladie rénale touche 500 millions d'individus dans le monde et 3 millions de personnes en France. Chaque année en France, près de 10 000 personnes sont informées qu'elles souffrent d'une insuffisance rénale chronique (IRC). Mais pour plus d'un tiers d'entre elles, le diagnostic est posé au dernier moment.

Elles doivent alors être dialysées en urgence. « Un dépistage précoce aurait pourtant permis de retarder et de préparer cette mise en dialyse, voire de l'éviter, notamment par un traitement de la maladie rénale, ou en cas d'IRC au stade ultime, en proposant une greffe préemptive» explique Jean-Pierre Lacroix, président de la Fédération Nationale d'Aide aux Insuffisants Rénaux (FNAIR).

«10% des insuffisances rénales chroniques pourraient être évitées et 30% pourraient être retardées de nombreuses années si on les dépistaient plus tôt et donc que les prises en charge étaient plus adaptées» insiste-t-il. En France, 39 600 personnes sont dialysées, 31 100 individus sont porteurs d'un greffon rénal et 9 030 patients sont en attente d'une greffe de rein.

Dépistage par test d'urine

Pourtant le simple test d'urine par bandelette permet déjà de dépister une protéinurie (la présence de protéines qui peut être symptomatique d'une atteinte rénale), une hématurie (présence de sang dans les urines) ou une glycosurie (présence de sucres dans les urines, caractéristique d'un diabète sucré).

La Semaine Nationale du Rein (du 8 au 15 mars) organisée par la FNAIR sera l'occasion pour la population la plus large de se faire dépister de manière anonyme et gratuite par bandelette urinaire et d'obtenir des renseignements sur l'insuffisance rénale et les bonnes habitudes pour protéger ces organes précieux à notre santé.

Ralentir le vieillissement des reins

La FNAIR rappelle que chaque individu peut facilement ralentir le vieillissement de ses reins et insiste sur certaines recommandations alimentaires. Il est essentiel de boire au minimum 1 litre d'eau par jour pour faciliter le travail des reins, de manger de manière équilibrée en limitant l'apport en sel et en graisses animales et d'éviter les régimes hyperprotéinés qui «usent» les reins en les faisant beaucoup travailler.

Elle insiste aussi sur l'importance de pratiquer quotidiennement et au moins 30 minutes une activité physique. Elle souligne qu'il est primordial de faire attention à l'automédication excessive.

«Certains médicaments apparemment anodins (comme les anti-inflammatoires, y compris l'aspirine, ou les laxatifs) peuvent s'avérer toxiques pour vos reins à fortes doses et sur une longue durée. Il faut également éviter de consommer des produits dont la composition est mal connue (comme certaines herbes chinoises).»


Rein : une solution pour résoudre l’insuffisance rénale ?

Des chercheurs sont parvenus à implanter un bio-rein sur des rats sans aucun rejet, saignement ni caillot. C'est une première dans le domaine de la médecine régénérative et une avancée de taille dans la lutte contre l'insuffisance rénale.

Ce prototype de rein recréé en laboratoire donne de l’espoir aux personnes souffrant d’insuffisance rénale . Des scientifiques du Massachusetts General Hospital de Boston ont réussi à fabriquer un rein et à l’implanter sur des rats.

Cette expérience ouvre la voie à la réalisation d’autres organes tels les poumons, le foie ou le cœur. Concrètement, les chercheurs ont vidé le rein d’un rat avec une solution détergente. Cette enveloppe de collagène a ensuite été remplie par des cellules endothéliales humaines et des cellules rénales de rats de nouveau-nés. Une fois rempli, le bio-rein a été transplanté sur des rats dont un rein avait été enlevé.

L’organe artificiel a filtré le sang et a commencé à produire de l’urine sans aucun saignement, rejet ni caillot, explique la revue Nature Medicine, où l’étude a été publiée. La route est encore longue avant de passer aux tests sur les humains, préviennent les scientifiques.

Toutefois, l’objectif de cette expérience est d’aider les personnes souffrant d’insuffisance rénale dont le quotidien est rythmé par les dialyses, explique Harald Ott, du centre hospitalier du Massachusetts.

Si les recherches sur cette technologie avancent, les patients en attente d’une greffe de rein pourraient recevoir de nouveaux organes dérivés de leurs propres cellules afin de limiter les risques de rejet, affirme le spécialiste de la médecine régénérative.