Pologne-UE : Varsovie demande à l'UE de rejeter la candidature de Tusk à la tête du Conseil européen

Publié par DKnews le 08-03-2017, 15h41 | 40

La Première ministre polonaise Beata Szydlo a réaffirmé son opposition à la réélection du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen, dans une lettre adressée mercredi à ses homologues de l'UE.

A 24 heures de la réunion du Conseil qui doit examiner cette question à Bruxelles, Mme Szydlo reprend des arguments déjà développés à l'encontre de M. Tusk par Varsovie.

Ainsi, elle accuse l'ancien Premier ministre libéral polonais d'avoir «brutalement violé» la règle de «neutralité politique» nécessaire à son poste et de s'être «personnellement impliqué» dans un conflit politique dans son pays.

«Nous ne pouvons pas permettre l'établissement d'un précédent dangereux où un gouvernement démocratiquement élu d'un pays membre est attaqué sur le plan politique par le président du Conseil européen», affirme la chef du gouvernement de Varsovie.

Elle ne précise pas à quelle intervention de M. Tusk elle fait allusion.  Mais il pourrait s'agir, selon des observateurs, d'un discours prononcé le 17 décembre à Wroclaw, où il a appelé le pouvoir en Pologne à respecter «la population, les principes et les valeurs constitutionnelles».

Il l'a fait au lendemain d'incidents lors desquels des manifestants avaient empêché pendant plusieurs heures Mme Szydlo et M. Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti conservateur nationaliste au pouvoir Droit et Justice (PiS), de quitter le Parlement à Varsovie, alors que des députés d'opposition y occupaient l'hémicycle et protestaient contre l'adoption de la loi de finances 2017 dans des conditions controversées.

Mme Szydlo évoque cette situation dans sa lettre en affirmant que «la tentative d'empêcher l'adoption du budget était, dans le cadre constitutionnel polonais, une tentative de renverser le gouvernement par des méthodes extra-parlementaires».

Après avoir expliqué ainsi la décision de Varsovie de présenter son candidat à la présidence du Conseil européen, l'eurodéputé Jacek Saryusz-Wolski, la Première ministre déclare que la reconduction de M. Tusk «contre l'avis du gouvernement de son pays d'origine serait en contradiction avec le caractère intergouvernemental des travaux du Conseil».

Dans une interview parue mardi, Jaroslaw Kaczynski a déclaré que M. Tusk était pour lui un «candidat allemand» et que son maintien dans ses fonctions aggraverait la crise de l'UE.