Agriculture : Hausse des surfaces agricoles irriguées par des systèmes économes en eau

Publié par DKnews le 12-03-2017, 19h25 | 75

Les surfaces agricoles irriguées par des systèmes économes en eau ont connu une nette évolution en 2016, passant à 600.000 hectares contre 90.000 hectares en 1999, a affirmé à l'APS le Directeur de l'hydraulique agricole au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, Omar Bougueroua.

Cette superficie de 600.000 hectares représente près de la moitié de la surface globale irriguée estimée à 1.260.000 hectares et répartie à travers l'ensemble du territoire national, précise M. Bougueroua.

Les autorités publiques œuvrent, à la faveur d'un programme ambitieux, à doubler la superficie des surfaces agricoles irriguées à travers le pays, l'objectif étant d'atteindre plus de 2 millions d'hectares à l'horizon 2019.

La consommation effective de la ressource hydrique dans l'irrigation agricole est de 6,5 milliards m3, sur un volume global mobilisé estimé à 7 milliards m3 à fin janvier dernier, précise le même responsable.

L'économie de près du tiers du volume global de l'eau mobilisée grâce à l'utilisation de nouvelles techniques d'irrigation permettra d'épargner une quantité supplémentaire de près de 2 milliards m3 pouvant être utilisée dans l'irrigation de 200.000 à 300.000 hectares de sols agricoles supplémentaires jusqu'en 2020.

Le ministère des Ressources en eau oeuvre en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, à lancer un programme de sensibilisation des agriculteurs à l'importance d'économiser la ressource hydrique, à travers la modernisation des équipements d'irrigation et l'introduction de techniques modernes économes en eau, outre le renforcement du système d'irrigation collectif.

La direction de l'hydraulique examine la possibilité de doter 192.000 ha de surfaces agricoles en systèmes économes en eau, a indiqué M. Bougueroua, soulignant la finalisation de l'étude y afférente dans l'attente du lancement du financement de l'approvisionnement des agriculteurs en eau à partir des barrages.

Selon les données du ministère, le volume d'eau mobilisée pour le secteur agricole à la fin janvier 2017 a atteint 7 milliards m3, soit 70% du volume de l'eau mobilisée à l'échelle nationale, contre seulement 2 milliards m3 en 1999.

Le niveau actuel de mobilisation des eaux a permis d'irriguer plus de 1.260.000 hectares, soit 15 % de la surface agricole utile, contre 350.000 hectares seulement en 1999 (4%), a indiqué le même responsable.

La mise en service des stations de dessalement de l'eau de mer a impacté positivement la disponibilité des eaux dans les régions ouest, notamment au niveau du couloir s'étalant de Chlef jusqu'a Maghnia (Chlef- Relizane- Mascara- Tlemcen), sur une superficie équipée de 80.000 hectares avec la perspective de son élargissement à l'horizon 2020 afin d'atteindre 130.000 hectares dans le cadre du programme en cours.

Par ailleurs, les grands systèmes de transfert des eaux mis en service dans le nord du pays ont permis l'irrigation de prés de 95.000 hectares au niveau de 10 wilayas, à savoir Mila, Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela (Beni Haroune), Sétif et Bordj Bou Arreridj (système des Hauts plateaux de Sétif) ainsi que Mostaganem, Mascara, Relizane et Oran, dans le cadre du «système MAO» (Mostaganem- Arzew-Oran).

Le ministère a lancé un projet ambitieux pour l'aménagement de la région sud du désert de Khenchela à l'horizon 2019, ce qui permettra d'élargir les superficies irriguées à plus de 100.000 hectares, pour en faire un espace pilote de production de céréales, a ajouté M.Bougueroua.

Le nombre de puits destinés à l'irrigation est passé, quant à lui, de 20.000 en 1999 à 75.000 actuellement, selon le même responsable.

Concernant l'octroi d'autorisations de forage de puits pour les agriculteurs, M. Bougueroua a affirmé que l'opération était soumise à règlementation afin «de préserver la nappe phréatique».  Le secteur accompagne l'agriculteur en matière de techniques de forage et d'exploitation, la commission technique relevant du secteur procéde à l'examen du dossier et à l'octroi d'autorisations. 

Les agriculteurs dont la production est élevée disposeront d'une dérogation pour le forage de puits, alors que les autres seront orientés vers des coopératives spécialisées et disposeront d'un puits collectif.