La Mauritanie a entamé à Nouakchott des discussions avec le FMI sur un accord de prêt destiné à soutenir son programme économique à court terme, a indiqué mardi le Fonds monétaire international dans un communiqué.
«La mission et les autorités mauritaniennes ont eu des discussions constructives sur un programme économique et financier mauritanien couvrant la période 2017-2020 susceptible d’être appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit du FMI (FEC)», a précisé une mission du FMI qui vient d’achever ses consultations annuelles sur l’économie mauritanienne.
«Les discussions (sur cet accord) se poursuivront au cours des prochaines semaines, et les parties se sont accordées sur l’importance d’avancer rapidement», a ajouté le FMI.
La FEC fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance de paiements. Elle est assortie de conditions spécifiques qui imposent aux pays bénéficiaires d’appliquer un ensemble de mesures destinées à stabiliser durablement leur situation macroéconomique.
Le FMI a précisé que les autorités mauritaniennes ont adapté résolument leur politique économique aux circonstances difficiles qui perdurent depuis deux ans suite à la baisse des cours des métaux. Le gouvernement mauritanien a réagi en réduisant fortement le déficit budgétaire de plus de 3% du PIB en 2016, en mobilisant des prêts et dons extérieurs, et en utilisant le taux de change pour regagner en compétitivité.
Il a également engagé une série de réformes économiques importantes en maintenant les investissements publics, notamment dans l’infrastructure. L’inflation est restée basse à 1,5% en moyenne, alors que le déficit du compte courant de la balance des paiements a baissé à 16% du PIB.
Les réserves de change se sont maintenues à 5 mois et demi d’importations des secteurs non-extractifs. La croissance est restée, toutefois, «faible à un taux provisoirement estimé entre 1,5 et 2,1%» et la dette externe a augmenté à 72% du PIB selon le FMI.
«Les perspectives de reprise à court terme sont bonnes, soutenues par la remontée des cours des métaux», mais «les défis sont nombreux, notamment pour soutenir la croissance économique inclusive et la diversification, créer des emplois, et réduire la pauvreté», a indiqué le FMI.
A ce propos, le FMI a relevé que le programme économique 2017-2020 devrait consolider l’acquis des efforts budgétaires en modernisant les politiques fiscales et en priorisant les dépenses et les investissements publics.
Le programme doit s’appuyer également sur l’augmentation des dépenses sociales, notamment d’éducation et de santé, et le renforcement de la lutte contre la pauvreté, a préconisé le FMI qui a souligné la nécessité de maintenir la dette externe à un niveau soutenable à moyen terme.
