Tunisie : M. Chahed s'engage à préserver la sécurité et l'unité nationale et à promouvoir le tourisme

Publié par DKnews le 17-03-2017, 15h56 | 30

Le chef du gouvernement tunisien s'est engagé, lors d'une séance plénière jeudi soir à l'Assemblée du peuple, à préserver la sécurité et l'unité nationale et à promouvoir les secteurs économique et touristique.

"Préserver l'unité nationale demeure le plus grand défi pour le peuple tunisien", a fait observer Chahed, lors de la séance plénière consacrée au vote de confiance aux deux nouveaux membres du gouvernement, nouvellement désignés, appelant à surmonter les différends d’autant que "le pays ne peut plus supporter les tensions".

M. Chahed, à la tête d'un cabinet dit d'"union nationale" depuis six mois, en a profité pour dresser un bilan de l'action gouvernementale. S'agissant du conseil supérieur de la magistrature (CSM), le chef du gouvernement a indiqué que son cabinet est tout à fait prêt à retirer son initiative législative au cas où les magistrats parviennent à s'entendre.

"Le gouvernement s'oppose à toute ingérence dans les affaires de la Justice", a t-il assuré. Sur les questions relatives aux élections municipales, le chef du gouvernement a expliqué que la poursuite du succès du processus de transition en Tunisie est largement tributaire de la tenue de cette échéance électorale durant l'année en cours.

"La mise en place des délégations spéciales provisoires a pris beaucoup de temps", a-t-il encore ajouté, soulignant la nécessité d’accélérer le règlement de la crise du CSM pour pouvoir installer, dans une première phase, les tribunaux administratifs.

"Les élections ne peuvent pas avoir lieu en l’absence de ces Tribunaux", a-t-il rappelé, avant de réitérer l’engagement de son cabinet à réunir toutes les conditions de succès aux municipales qui devront aboutir à l’élection de quelque 7200 individus.

Déficit de la balance commerciale

S’agissant de l’aggravation du déficit de la balance commerciale, le chef du gouvernement a précisé qu'"il s'agit d'une situation qui perdure depuis quelques années en raison de l'accroissement des importations dont la valeur atteint, aujourd’hui, 42000 millions de dinars".

Lors de la session plénière, M. Chahed a en outre annoncé la décision d'augmenter le salaire minimum garanti (SMIG) de 5,65%, ajoutant que le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour consacrer la justice fiscale.

Sur un autre plan, le chef du gouvernement a évoqué l'existence d'une "faille" dans les caisses sociales (CNAM, CNSS et CNRPS) d'une valeur de 2000 millions de dinars, faisant remarquer que le budget de l'Etat sera le seul à subir ce déficit.

Respect du Document de Carthage en vue d'une "démocratie pérenne"

Par ailleurs, Youssef Chahed, a déclaré que "le gouvernement d'union nationale a respecté une grande partie des engagements contenus dans le Document de Carthage".

"Le gouvernement est déterminé à appliquer tous les points de ce Document", a-t-il affirmé. L’objectif étant, a-t-il dit, de passer d'une "démocratie naissante à une démocratie solide et pérenne".

L'accent y a été mis en particulier sur "la lutte contre le terrorisme, la corruption, la contrebande et le commerce parallèle, la consolidation du développement notamment dans les régions de l'intérieur, la relance de l'investissement et de l'emploi", a-t-il noté. Un intérêt a, également, été accordé à la situation sociale et environnementale, a-t-il ajouté.

Le chef du gouvernement a, dans ce sens, relevé " la nette amélioration de la situation sécuritaire ". Pour lui, la guerre contre le terrorisme ne peut être menée uniquement avec les armes, elle doit aussi l'être par "la culture et le savoir".

C'est pourquoi, a-t-il dit, la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme doit en grande partie reposer sur "un discours alternatif capable de prémunir les jeunes contre le fléau de l'extrémisme".  

Economie et tourisme, secteurs clés  

La Tunisie est "sur le bon chemin" même si  sa situation économique reste délicate, a affirmé Youssef Chahed devant le Parlement, disant compter sur une reprise du tourisme cette année.

"Mais la situation reste difficile (...) parce que la croissance est bloquée depuis six ans, parce que nous avons toujours plus de 600.000 chômeurs, que la situation des finances publiques, malgré des améliorations, reste délicate et critique (...) et qu'il nous reste un grand déficit dans la balance commerciale", a-t-il ajouté.

L'économie tunisienne a été durement affectée par l'instabilité qui a suivi la révolution de 2011. Une série d'attentats terroristes sanglants en 2015 et 2016 a provoqué une crise dans le secteur déjà affaibli du tourisme. "Nous nous attendons à ce que le nombre de touristes en 2017 augmente de 30 % pour arriver à 6,5 millions, "bien sur si la sécurité le permet", a-t-il dit.

"Avec le retour de la production (industrielle), la reprise du secteur touristique et si Dieu le veut de l'agriculture, nous pouvons réaliser un taux de croissance de 2,5 % en 2017", contre 1 % en 2016, a-t-il ajouté. "Ce n'est pas suffisant mais c'est un début", a-t-il conclu.