SaharaOccidental-Maroc : L'UE «préoccupée» par la situation tendue dans la zone d'Alguerguerat

Publié par DKnews le 17-03-2017, 15h57 | 56

L’Union européenne (UE) s'est dite «préoccupée» par la situation tendue dans la zone tampon d’Alguerguerat au sud-ouest du Sahara occidental, réitérant son soutient aux efforts déployés par l'ONU pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui.

 «L'UE est préoccupée par la situation tendue qui s'est développée dans l'étroite zone tampon dans le sud-ouest du Sahara occidental», a écrit la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini dans sa réponse à l'eurodéputée Malin Bjork qui l'interpellait le 13 janvier dernier, dans une question écrite, sur le risque de voir la situation dans cette zone s'aggraver.

La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité a rappelé, à ce titre, que l'«UE a, à plusieurs reprises, exprimé ses préoccupations au sujet de la longue durée de ce conflit et au sujet de ses implications sur la sécurité et le respect des droits de l'Homme dans la région».

«L'UE soutient les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes de la Charte de l'ONU», a-t-elle encore ajouté.

Le 13 janvier dernier, la députée européenne Malin Bjork interpellait la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, sur les mesures prises par l'UE pour inciter le Maroc à quitter le territoire et à respecter ses engagements conformément à l'accord de cessez-le feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario.

Dans sa question écrite adressée à la haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, la députée européenne Malin Bjork affirmait que «la situation risque de s'aggraver» s'il n'y a pas de suivi. Elle a rappelé, à ce titre,  que le Maroc a violé l'accord de cessez-le-feu négocié sous l'égide l'ONU avec le Front Polisario par son incursion dans la zone d'Alguerguerat.

Un document confidentiel de l'ONU, daté du 28 août 2016 et transmis pour information au Conseil de sécurité, a confirmé que le Maroc a violé l'accord de cessez-le feu conclu avec le Front Polisario en déployant ses forces dans cette zone.

Selon ce document, le Maroc a mené durant la période allant du 16 au 25 août une opération présentée comme «anti-contrebande» dans la région d'Alguerguerat «sans avertir au préalable la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO)» comme l'exigeait l'accord militaire.

Le Font Polisario a protesté auprès de l'ONU et a dénoncé la volonté de l'occupant marocain de construire une «route goudronnée» dans la zone afin d’y maintenir une présence militaire permanente.
L'eurodéputée a exhorté la première responsable de la diplomatie européenne à évaluer cette situation induite par la violation de  l'accord de cessez-le-feu par le Maroc conformément aux dispositions de l'article 2 de l'accord d'association UE-Maroc.

Elle a suggéré, à ce titre, d'activer la clause relative aux droits de l’homme qui figure dans l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'UE et le Maroc.

La députée européenne Malin Bjork s'est demandé si la violation du cessez-le-feu par le Maroc n'est pas un motif pour déclencher cette clause qui intègre un mécanisme permettant à l'UE de suspendre unilatéralement le protocole en cas de violation des droits de l’homme.

Lundi, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, affirmait que «les allégations d'un retrait marocain de d'Alguerguerat ne sont que tromperie de l'opinion publique et une dénaturation de la vérité», soutenant que «les forces d'invasion sont toujours stationnées là-bas et contrôlent le passage illégal».