Roumanie : Le déficit public risque de dépasser les limites fixées par l'UE

Publié par DKnews le 18-03-2017, 17h08 | 59

Le déficit public de la Roumanie risque de dépasser les limites fixées par l'Union européenne en 2017 et 2018, a estimé vendredi le Fonds monétaire international (FMI), mettant en cause les "baisses successives de taxes" et les hausses salariales.

Ces mesures prises "au détriment des investissements publics ont conduit à une structure du budget qui est moins souple face aux chocs et aux vulnérabilités qui peuvent apparaître", a déclaré le chef de la mission du FMI pour la Roumanie, Reza Baqir, lors d'une conférence de presse organisée à la fin d'une visite régulière d'évaluation.

"Pour cette année nous estimons que, sans mesures supplémentaires, le déficit sera de 3,7% du PIB," supérieur aux 3% fixés par Bruxelles et promis par le gouvernement de gauche.

Le FMI prévoit une "détérioration" du déficit à 3,9% du PIB en 2018, notamment en raison d'une hausse des retraites qui doit entrer en vigueur en juillet.

Les sociaux-démocrates, forts de leur large succès aux élections de décembre dans l'un des pays les plus pauvres de l'UE, ont programmé des hausses des retraites,du salaire minimum ainsi que diverses mesures sociales.

De son côté, M. Baqir a souligné qu'une "réorientation des politiques de stimulation de la consommation vers celles de soutien des investissements est nécessaire pour une croissance durable." Il a prôné "le renforcement des réformes structurelles, particulièrement pour donner la priorité à l'absorption des fonds de l'UE, et le soutient de la lutte contre la corruption" afin d'assurer "une convergence des revenus plus rapide avec l'Union européenne."

La Roumanie est sortie d'une sévère récession en 2011 grâce à un prêt d'urgence de 20 milliards d'euros octroyé en 2009 par le FMI et l'UE en échange d'un programme d'austérité.

En 2016, ce pays d'environ 20 millions d'habitants a affiché l'un des taux  e croissance les plus vigoureux de l'UE, de 4,8%, dopé par la demande intérieure et stimulé par une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée. Les analystes sont moins optimistes que le gouvernement pour 2017.