Les participants à une journée d’étude sur les bienfaits thérapeutiques des poissons d’eau douce ont appelé samedi à Guelma à la nécessité d’encourager les investisseurs et les propriétaires de complexes touristiques thermaux, à utiliser les techniques des «bassins à poissons chirurgiens» en Algérie, en vue de développer le tourisme médical.
A l’issue d’une rencontre, première du genre, organisée à l’Institut agro technologique méditerranéen, spécialistes en aquaculture, médecins et universitaires ont relevé dans leurs recommandations que le traitement par les poissons est une activité quasi inexistante en Algérie, en dépit de ses grandes vertus comme médecine alternative à certaines maladies cutanées et fongiques Ils ont évoqué également l'importance de matérialiser deux projets pilotes relatifs à la création de bassins de pisciculture à des fins thérapeutiques au niveau de hammams et des complexes touristiques de la wilaya de Guelma, considérée comme un pôle du thermalisme reconnu avec ses eaux naturelles chaudes, tout en pensant à élargir ce créneau à d’autres wilayas du pays.
Les interventions des participants ont porté sur deux espèces de poissons à savoir le tilapia du Nil (Oreochromis Niloticus)et le poisson chirurgien d’eau (Garra Rufa) comme exemples efficaces dans le traitement de plusieurs maladies.
Selon Dr Salaheddine Oudhainia, ces deux espèces de poissons sont grandement compatibles avec les caractéristiques naturelles dont disposent les complexes thermaux en Algérie, surtout que ces deux espèces vivent dans les eaux tièdes et se nourrissent des cellules de l’épiderme (peaux mortes).
Dans ce même contexte, Dr Zoheir Chemam, dermatologue, a relevé les bienfaits thérapeutiques que procurent ces types de poissons en matière de traitement de pathologies cutanées comme le psoriasis, le vitiligo, l’eczéma et certaines maladies fongiques affectant les ongles, et ce, en sus de sa contribution à adoucir la peau et à masser les pieds.
Pour sa part, Dr Meriem Kerraz, spécialiste en médecine générale, a réservé son intervention aux normes d’hygiène et de prévention, préconisées dans les bassins dédiés à la pisciculture dans lesquels les clients mettent leurs pieds pour que les poissons les nettoient en mangeant les peaux mortes, insistant sur le fait que le non-respect de la propreté de l’eau conduira à des résultats négatifs.
De son côté, Kheiredine Bentorki, chargé de la gestion de la chambre mixte inter-wilayas de la pêche maritime et piscicole de Guelma, a affirmé à l’APS, que cette rencontre, organisée en collaboration avec des associations locales, et drainant des participants venus des wilayas de Ouargla, Skikda, Khenchela, Biskra, Annaba et Guelma, vise à mettre en relief l’importance de l’introduction de la thérapie par les poissons dans les complexes touristiques algériens à l’instar d’autres pays.
La présidente de l’association de protection de l’environnement ‘‘Planète bleue’’, Mounira Seridi, a, quant à elle, soutenu que cette rencontre, qui coïncide avec la célébration de la journée mondiale de l’eau le 22 mars, £uvre à mettre en exergue les domaines alternatifs d’investissement et qui participent en même temps à la préservation de l’environnement.
