Allemagne-Turquie : Merkel menace les responsables turcs d'interdiction de meetings électoraux

Publié par DKnews le 20-03-2017, 16h20 | 29

La chancelière Angela Merkel a menacé lundi d'interdire les responsables turcs de venir participer à des réunions électorales en vue du référendum visant à remplacer le système parlementaire actuel par un régime présidentiel.

Le gouvernement allemand «se réserve le droit» de «réexaminer les autorisations» données à ce jour à la participation de responsables politiques turcs à des meetings en Allemagne en vue du référendum du 16 avril, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à Hanovre (nord), au côté du Premier ministre japonais, Shinzo Abe.

La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré ses récentes déclarations, assimilant la décision de Berlin d'interdire plusieurs meetings prévus en Allemagne pour promouvoir le oui au référendum à des «pratiques nazies».

Angela Merkel a dévoilé devant la presse le contenu d'un document transmis récemment par son gouvernement aux autorités turques au sujet de la tenue de réunions électorales du parti au pouvoir, l'AKP, qui ont été autorisées sur le sol allemand, où vit la plus grande diaspora turque au monde.

Il avertit dans ce texte que «la participation des responsables politiques turcs» à des réunions électorales en Allemagne «n'est possible que dans le respect des principes de la Loi fondamentale» allemande, la Constitution du pays, a-t-elle dit.

«Dans le cas inverse (...) le gouvernement allemand se réserve le droit de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris un réexamen des autorisations (de meetings) données dans ce document», a ajouté la chancelière.

«Je rappelle ceci pour dire clairement que ce point est toujours valable», a ajouté Angela Merkel.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne traversent une crise aigüe après l'interdiction de plusieurs réunions électorales dans le pays.

Plusieurs ministres turcs devaient participer à ces rassemblements mais les autorités locales allemandes ont argué de problèmes de sécurité pour justifier leur annulation.

Jusqu'à présent, le président turc n'a pas prévu de se déplacer en personne en Allemagne pour promouvoir son référendum auprès des quelque 3 millions de Turcs ou personnes d'origine turque vivant dans le pays.