60e anniversaire de son assassinat : Hommage au premier avocat martyr de la Révolution Ali Boumendjel

Publié par DKnews le 24-03-2017, 16h36 | 42

Un hommage a été rendu mercredi à Alger au premier avocat martyr de la Glorieuse révolution, Ali Boumendjel, à l’occasion, du 60e anniversaire de son assassinat qui coïncide aussi avec la célébration de la Journée nationale de l’avocat.

Des moudjahidine, des avocats et des membres de la famille de Ali Boumendjel (1919-1957) ont assisté à cet hommage rendu au Forum d'El Moudjahid et au cours duquel des témoignages ont été apportés par des avocats et des historiens, faisant ressortir que ce martyr ne s’est pas suicidé, comme le prétendait la France coloniale, mais il a été assassiné, sous les ordres du sinistre tortionnaire Paul Aussaresses.

Selon l’avocate Fatma-Zohra Benbrahem, Ali Boumendjel «symbolise le sacrifice des Robes noires pour l’indépendance à l’époque où la torture était généralisée et les exécutions extrajudiciaires banalisées».

Elle a indiqué qu’il a été arrêté avec son ami et avocat Mahieddine Djender par les Pouvoirs spéciaux au temps du tortionnaire Aussaresses dans le but d’»éliminer l’intelligentsia algérienne», relevant que Boumendjel a été assassiné, 43 jours après son arrestation, «afin camoufler les traces de la torture dont il a été victime».

«Après avoir été assommé à la nuque, il a été jeté du 6e étage d’un immeuble à El Biar (Alger) où il était torturé sur ordre d’Aussaresses», a-t-elle témoigné, relevant que dans ses mémoires, Aussaresses avait avoué que «Boumendjel a été assassiné de cette manière dans le but de faire croire qu’il s’était suicidé en se jetant du 6e étage d’un immeuble».

En ce sens, Aussaresses disait dans son livre intitulé «Confession» au sujet de ce martyr, que «Ali Boumendjel est un passé qui continue d’habiter notre conscience», a ajouté Mme Benbrahem.
De son côté, l’historien Amer Rekhila a témoigné que l’assassinat de Ali Boumendjel avait suscité une «forte indignation et dénonciation de la part des intellectuels français, ce qui avait amené les autorités coloniales à l’enterrer aussitôt après sa mort».

Pour sa part, l’ancien bâtonnier d’Alger, Abdelmadid Sellini, a indiqué que c’est lui-même qui avait suggéré en 2002 à ce que le jour de l’assassinat de Ali Boumendejel (23 mars 2957) soit décrété Journée nationale de l’avocat en Algérie .

Né à Relizane, Ali Boumendjel qui est originaire de Beni Yenni (Tizi Ouzou), avait grandi dans une famille de révolutionnaires et d’intellectuels. Il était qualifié d’avocat des nationalistes algériens.