Cinéma/célébrités : Vibrant hommage au Tna à Nouria Kazdarli, doyenne des comédiennes algériennes

Publié par DKnews le 28-03-2017, 15h53 | 136

Un hommage appuyé a été rendu lundi soir à Alger à la doyenne des comédiennes algériennes Nouria par l'Association artistique et culturelle du «3e Millénaire», à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars de chaque année.

Le public du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) est venu nombreux manifester sa grande reconnaissance à celle qui aura consacré plus de 50 ans de sa vie à servir la culture algérienne, tant au théâtre, qu'à la télévision et le cinéma.

Accueillie telle une souveraine dans un cérémonial mené avec brio par l'ensemble «Rayane Déco», Nouria fit une entrée triomphale dans la salle Mustapha-Kateb du Tna, transportée, au son de la «zorna», par huit danseurs en tenues traditionnelles et aux rôles de «serviteurs» sur un trône orné de dorures (El-Amaria).

Durant une trentaine de minutes, l'assistance a pu redécouvrir le parcours exceptionnel de l'artiste, à travers un documentaire qui est revenu sur ses débuts, la montrant dans différents rôles aux personnages populaires et universels, qu'elle a interprétés devant des monuments du théâtre et du cinéma algériens, à l'instar de Rouiched, Ali Abdoun El Hadj Aderrahmane et Yahia Benmabrouk (l'inspecteur Tahar et l'apprenti).

La troupe de musique folklorique «Forsane Maghnia» et ses sept percussionnistes, venue de la frontière ouest est ensuite intervenue avec quelques pièces dans le genre M'dih, exécutées dans un élan envoûtant, à travers des chants en ch£urs et la puissance des rythmes ternaires, rendus par les sonorités percutantes du tambour et plusieurs derboukas et karkabous.

Le chanteur «Salim Chaoui», très applaudi par les spectateurs, a choisi d'apaiser l'ambiance avec deux de ses poésies, aux rimes simples, déclamées sur un fond musical sans rythme dans un hommage qu'il a d'abord rendu à Nouria, puis à la «maman».

Accompagné par le directeur de l'Office national des Droits d'auteurs et droits voisins (Onda), Sami Bencheikh El-Hocine et le directeur du Tna, Mohamed Yahiaoui, le ministre de la Culture Azeddine Mihoubi, est ensuite monté sur scène pour remettre à l'artiste mise à l'honneur, la médaille de mérite, le trophée honorifique et une couronne symbolique, par laquelle Sid Ali Bensalem, président de l'Association du «3e Millénaire» a voulu «consacrer Nouria,+Doyenne des comédiennes algériennes+». 

Dans une cérémonie digne des grandes célébrations de stars, plusieurs anciens et jeunes comédiens, également présents, ont tenu à témoigner leur gratitude à «Khalti Aicha», comme l'a si bien rappelé le comédien Ammar Marouf qui a ravivé un extrait d'anthologie de la pièce «Les concierges» de Rouiched, s'adressant à Nouria pour lui demander «Kach Khobz yabès» (y aurait-il du pain dur). 

«Durant cet hommage, j'ai passé en revue tout mon parcours militant et artistique (...), j'éprouve un sentiment fort de bonheur et de devoir accompli», a déclaré Nouria, à l'issue de la cérémonie.

Auparavant et à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre, un texte retraçant l'évolution du théâtre algérien a été déclamé par la voix en «off» du metteur en scène et membre de la commission artistique du Tna Haider Benhassine. 

Née en 1921, Nouria Kazdarli, de son vrai nom Nouria Benaïda, est venue en 1939 s'installer à Alger avec son mari Mustapha Bouhrir, connu sous le nom d'artiste de Mustapha Kazdarli, avec lequel, elle fera ses débuts en1945, aux côtés de Taha El Amiri, et Mustapha Badie, pour rejoindre ensuite la troupe du FLN en Tunisie. 

Nouria a souvent interprété le rôle d'une mère au foyer typiquement algérienne avec sa nature simple et ses traditions matriarcales et joué dans plus de 200 pièces de théâtre, 160 téléfilms et 4 longs métrages.

L'hommage consacré à Nouria Kazdarli a été organisé en collaboration avec l'Office national des Droits d'auteurs et droits voisins (Onda) et le Tna.