Serbie : Interpol relaie au niveau de 190 pays une demande de l'ONU d'arrêter trois Serbes

Publié par DKnews le 31-03-2017, 16h27 | 27

Interpol a relayé au niveau de 190 pays une demande du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie d'arrêter trois Serbes accusés de subornation de témoins dans des procès contre le serbe Vojislav Seselj, a annoncé vendredi l'instance judiciaire de l'ONU.

Les «notices rouges», émises par Interpol à la demande du TPIY et en vigueur «depuis le 16 mars», visent «à localiser et arrêter les accusés Petar Jojic, Jovo Ostojic et Vjerica Radeta», a précisé le tribunal dans un communiqué publié à La Haye.

Diffusée au niveau international, la «notice rouge» est une demande d'arrestation à des fins d'extradition, émise à la demande d'un membre d'Interpol. C'est «un des outils les plus puissants pour poursuivre des fugitifs internationaux», selon l'organisation de coopération policière.

Selon le mandat d'arrêt du TPIY, MM. Jojic et Ostojic auraient approché illégalement un témoin à charge dans ce procès. Ce témoin aurait été poussé à «signer sans la lire une déclaration» corrigée par la défense de Seselj.

Les trois personnes ont été inculpées en décembre 2014 par le tribunal pour «outrage au tribunal sous le soupçon d'avoir menacé, intimidé, cherché à corrompre ou interféré d'autres manières» avec des témoins.

Le TPIY cherche depuis janvier 2015 à arrêter ces trois personnes, dont deux sont membres de l'équipe de défense de Vojislav Seselj (Petar Jojic et Vjerica Radeta), le troisième étant un proche de Vojislav Seselj. Le tribunal de l'ONU reproche depuis à la Serbie de ne pas coopérer pour leur arrestation.

Vojislav Seselj, chef du parti radical (SRS, opposition), avait été acquitté en mars 2016 lors d'un procès où il était accusé de «nettoyage ethnique contre des Croates, des Musulmans et d'autres non-Serbes» pendant les guerres de l'ex-Yougoslavie dans les années 1990.

M. Seselj avait été autorisé à retourner en Serbie en 2015 pour être soigné d'un cancer et n'avait pas assisté à son procès en 2016.

Depuis, il n'a cessé de critiquer le tribunal de l'ONU. En 2016, le ministre serbe de la Justice, Nikola Selakovic, avait jugé «arrogant» le comportement du TPIY contre le représentant serbe et annoncé l'envoi d'une «note de protestation» à la cour internationale.