La montée de l’insécurité dans le numérique et les menaces quotidiennes des cyber-attaques constituent l’axe central d’une conférence internationale, ouverte jeudi à l’Unesco, sur lequel des experts essaieront de répondre à la problématique de la paix de la société numérique.
Construire la paix et la sécurité internationales de la société numérique est l’intitulé de cette rencontre au cours de laquelle les participants tenteront de déterminer les rôles et les responsabilités des acteurs publics et privés face à la militarisation de l’espace numérique.
Pour les organisateurs de la conférence, Internet, qui est un incroyable moyen de communication, est également utilisé comme un espace d’affrontement avec des armes informatiques et des pratiques qui menacent son existence .
C’est dans ce contexte que le secrétaire général français de la Défense de la Sécurité nationale, Louis Gautier, a souligné que le numérique est au c£ur du développement de nos sociétés, notant qu’il peut être source de développement humain, de croissance économique et d’amélioration du fonctionnement de nos démocraties.
Mais, a-t-il indiqué dans son intervention à l’ouverture des travaux, que dans un contexte marqué par la montée de l’insécurité dans le numérique, la conférence internationale a pour ambition de favoriser les échanges entre des acteurs du numérique de natures, d’origines et de sensibilités diférentes .
Pour lui, Etats, entreprises, organisations gouvernementales ou non et citoyens ont chacun une part de responsabilité dans la construction de la paix et de la sécurité internationales .
La maître de conférence à l’Université de Grenoble, Karine Bannelier, a affirmé pour sa part que la sécurité de l’espace numérique, la lutte contre la cybercriminalité, la gouvernance et la protection des données sont des enjeux majeurs pour la sécurité internationale et nationale.
Alors que les organisations internationales, les Etats et le secteur privé se mobilisent pour adopter de nouvelles normes et code de conduites dans ce domaine, le droit international existant apporte déjà un grand nombre de réponses pour assurer la coexistence pacifique et la coopération des nations à l’heure du numérique , a-t-elle expliqué, en mettant en évidence les enjeux de la prévention.
Elle a évoqué, dans ce sens, la question de la protection des infrastructures critiques numériques et le devoir de diligence due que les Etats doivent exercer à l’égard des acteurs non-étatiques qui opèrent depuis leur territoire, qu’il s’agisse de groupes terroristes, de cybercriminels, d’entreprises ou d’autres acteurs privés.
Cette auteure d’une étude, en collaboration avec le professeur Théodore Christakis (Université de Grenoble), a souligné la nécessité d’une meilleure coopération , préconisant de rationaliser les initiatives et de renforcer les mesures de confiance et d’assistance en direction de nombreux pays qui accusent un retard certain en matière de cybersécurité.
Elle a proposé, dans ce sens, la création d’un organe international susceptible de fédérer ces actions, d’assurer le suivi des décisions, mais aussi de générer des études ou de dispenser des formations et de promouvoir une culture d’hygiène informatique.