M.Boutarfa : «L'Algérie n'aura pas de difficultés à satisfaire les besoins du marché européen en gaz naturel»

Publié par DKnews le 11-04-2017, 18h44 | 24

L'Algérie n'éprouvera aucune difficulté à satisfaire les besoins en gaz naturel du marché européen sur lequel elle compte préserver la place de troisième fournisseur qu'elle détient, actuellement, a affirmé hier à Bruxelles le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa.

"Nous n'avons aucun problème pour assurer l'approvisionnement de l'Europe en gaz dans les quantités assurées actuellement.

En tout cas, pas dans les 20 prochaines années", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le commissaire européen en charge de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete.

Plus grand producteur de gaz naturel en Afrique et troisième fournisseur de l'Europe derrière la Russie et la Norvège, "l'Algérie n'aura pas de problèmes à maintenir la place qu'elle occupe aujourd'hui en Europe", son plus important marché, a-t-il ajouté.

Selon M. Boutarfa, "l'Algérie n'a aucun problème à renouveler sa production" dont un plan de développement des ressources hydrocarbures engagé par le ministère a permis, en 2016, d'accroître la production.

"Le renouvellement de la production dépendra, à l'avenir, des négociations commerciales", a-t-il expliqué, soutenant que ces négociations seront "déterminantes".

En plus de l'important potentiel en termes de réserves d'énergie conventionnelle dont elle dispose, l'Algérie, a-t-il poursuivi, détient également d'importantes sources d'énergie non conventionnelle.
Le ministre de l'Energie a exhorté, en outre, l'Europe à participer à l'effort de l'Algérie en matière de transformation, localement, de pétrole et du gaz naturel pour une meilleure valorisation de ces ressources et ce à travers la conclusion de "partenariats gagnant-gagnant".

"Nous voulons que l'Europe soit plus présente en Algérie pour la transformation, d'abord du gaz nature, et du pétrole en produits dérivés pour répondre aux besoins du marché national et pourquoi pas, aller vers l'international", a-t-il plaidé.

Evoquant les efforts du gouvernement algérien en matière de diversification énergétique, M. Boutarfa a affirmé que l'Algérie ambitionne de devenir un acteur majeur en matière de solaire photovoltaïque qui, a-t-il dit, "constituera pour nous un vecteur de développement au niveau local mais aussi en Afrique".

La loi sur les hydrocarbures ne sera pas révisée

M. Boutarfa a affirmé, par ailleurs, que le gouvernement algérien "n'a aucunement l'intention de réviser la loi sur les hydrocarbures".

"Le problème qui se posait est lié à l'application des dispositions fiscales. Nous sommes en train d'examiner la question avec les compagnies pour bien comprendre le problème", a-t-il assuré, ajoutant que "quelques observations ont été formulées et elles méritent une réponse".

Le ministre a fait savoir, à cet égard, que des concertations ont été engagées avec les compagnies pétrolières à l'effet de mieux cerner leur compréhension des textes législatifs et réglementaires.
"Nous travaillons, actuellement, sur les réponses à apporter à leurs doléances, afin de booster l'exploration et préparer l'avenir", a-t-il indiqué.

MM. Boutarfa et Canete ont co-présidé, mardi à Bruxelles, la deuxième réunion annuelle de dialogue politique de haut niveau sur l'énergie entre l'Algérie et l'UE. Cette réunion dont les travaux se sont déroulés à huis-clos, s'inscrit dans le cadre du partenariat stratégique entre l'Algérie et l'UE dans le domaine de l'énergie.

L'Algérie et l'UE ont signé en juillet 2013 un mémorandum d'entente sur l'établissement d'un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie dans l'objectif d'explorer la mise en place de ce partenariat, de renforcer et d'approfondir leurs relations énergétiques.

Ce partenariat couvre l'ensemble des sujets d'intérêt commun, à savoir les hydrocarbures, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, la réforme du cadre législatif et réglementaire, l'intégration progressive des marchés de l'énergie, le développement des infrastructures d'intérêt commun, le transfert de technologie et le développement local.