Infrastructures : Le Partenariat public-privé nécessite de nouvelles compétences dans l'Administration publique

Publié par DKnews le 12-04-2017, 19h07 | 45

Le partenariat public-privé (PPP), qui est un nouveau type de contrat à long terme sur lequel mise l'Algérie pour réaliser ses futurs projets d'infrastructures, permet l'introduction de l'efficience mais cela implique aussi la montée en puissance des capacités de l'administration publique, a estimé mercredi à Alger un expert de la Banque mondiale (BM). 

"Le PPP est un moyen attractif d’introduire des gains d'efficience dans les infrastructures économiques. 

Cela nécessite une montée en puissance de nouvelles compétences à l’intérieur de la Fonction publique en mesure de bien sélectionner, structurer, évaluer et bien négocier les projets et aussi les bien surveiller après leur mise en £uvre", a estimé Olivier Fremond, expert de la BM lors d'un atelier sur le PPP, qui a regroupé plusieurs cadres des différents secteurs (Transports et travaux publics, santé, énergie, industrie). 

Selon la définition de cet expert, le PPP dans les infrastructures publiques est une délégation de la mission du service public par les pouvoirs publics à un opérateur privé à travers un contrat à long terme dans lequel le secteur public a l’obligation de vérifier que les engagements pris par le secteur privé sont effectivement tenus. 

La rémunération de l'opérateur privé dépend de sa performance, de la quantité et de la qualité des services qu'il va fournir.  "Donc, le Ppp est une opportunité formidable d’introduire des gains d'efficience, mais en même temps cela implique une montée en puissance des capacités de l’administration publique. 

La seule bonne raison de choisir le PPP sont les gains d'efficience et d’efficacité que va engendre la participation du secteur privé, a-t-il soutenu.

Dans sa communication intitulée: introduction au financement des infrastructures au PPP, M.  Fremond a évoqué également les conditions nécessaires pour réussir ce type de partenariat.  Il s'agit notamment d'avoir un cadre macroéconomique saint, un climat d’investissement encourageant, un cadre réglementaire claire et stable. 

La réussite des ppp exige aussi de faire des études d’impact environnementale et sociale et centrer sur des champions. En terme de mise en £uvre, il faut se concentrer sur le cycle de vie d’un projet, avoir un processus d’appels d’offres clair, transparent et concurrentiel et un suivi soutenu de la mise en £uvre des projets. 

Intervenant à l'ouverture de cet atelier, M.  Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, chargé de l'intérim du ministère des Travaux publics et des Transports, a souligné que la nouvelle vision de l'Algérie dans la conception du service public et de son mode de financement répondait à deux impératifs: la rationalisation des dépenses publiques en fonction des priorités ainsi que la satisfaction des besoins des populations en matière d'accès aux infrastructures répondant à des exigences de qualité.

Le ministre a affirmé que pour le secteur des travaux publics et des transports, les pouvoirs publics étaient disposés à mettre en place des mécanismes de facilitation pour une plus grande ouverture aux opérateurs nationaux et étrangers dans le financement, la réalisation et la gestion des infrastructures dans le cadre d'une démarche économique rationnelle et d'un partenariat fructueux avec un transfert de savoir-faire notamment les concepts de management et les outils de montage financier. 

Il a alors souligné l'importance de cet atelier pour permettre une meilleure compréhension des partenariats publics-privés, d'autant plus que cela coïncide avec l'élaboration en cours du projet de texte réglementaire régissant ce type de partenariat.

Plusieurs experts de la Banque mondiale ont participé à cet atelier pour aider les cadres et responsables algériens à se familiariser avec les concepts liés à ce domaine.