Conflit syrien : Poutine et Erdogan prônent une enquête rapide sur l'incident d'Idlib

Publié par DKnews le 14-04-2017, 15h52 | 32

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont réitéré leur volonté d'encourager le processus de paix en Syrie et ont préconisé une enquête impartiale sur l'incident d'Idlib, durant lequel des dizaines d'habitants ont été intoxiqués, indique un communiqué du Kremlin.

Les présidents russe et turc se sont prononcés, lors d'un entretien téléphonique, pour «une enquête internationale immédiate, objective et détaillée sur l'incident impliquant des armes chimiques survenu dans la province d'Idlib le 4 avril», lit-on dans le communiqué.

L'entretien téléphonique a eu lieu à l'initiative de la Turquie. Les deux présidents se sont dit disposés à poursuivre le travail conjoint visant à renforcer le régime de cessez-le-feu en Syrie et à encourager le processus de paix syrien selon différents formats.

Les Etats-Unis ont effectué, dans la nuit du 6 au 7 avril, une frappe de missiles contre la Syrie, accusant le gouvernement syrien d'avoir eu recours à des armes chimiques à Idlib. La Russie a critiqué la démarche de Washington et a réclamé des preuves.

Mardi 4 avril, une frappe aérienne sur la ville de Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib, en Syrie, a été suivie par l'intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants.

Des sources locales proches de l'opposition font état de 80 morts et de 200 blessés et en imputent la responsabilité aux forces gouvernementales syriennes. Celles-ci rejettent ces accusations.

Les autorités russes exigent une enquête impartiale sur cette affaire avec l'implication de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). En l'absence d'une telle enquête, l'origine de l'intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste controversée.

Par ailleurs, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov avait déclaré jeudi à l'agence Sputnik qu’il faut enquêter non seulement sur l’attaque chimique à Idlib, mais également sur les conséquences de la frappe américaine sur la base aérienne syrienne de Shayrat.

En répondant à la question sur une mission d'enquête sur les évènements dans la province syrienne d'Idlib, le vice-ministre a signalé qu'elle devrait être formée «pour enquêter non seulement sur l'attaque d'Idlib, mais également sur les conséquences de la frappe américaine sur la base aérienne de Shayrat». Selon M. Gatilov, la mission doit avoir accès à tout.

5.000 terroristes venus des pays européens

Une totalité de 5 000 terroristes sont venus des pays européens en Syrie, a déclaré Ayman Soussan, vice-ministre syrien des Affaires étrangères à l'agence russe Sputnik.

«Nous avons une statistique selon laquelle environ 5 000 terroristes se trouvant chez nous sont venus des pays de l'Union européenne. Imaginez que ces 5 000 terroristes reviennent en Europe et ils peuvent le faire. Ce sera une catastrophe pour la sécurité et la stabilité des pays européens et leur population», a indiqué M.Soussan cité vendredi par l'agence.

Il a également indiqué qu'un petit groupe d'extrémistes était d'ores et déja parvenu à semer le chaos et la peur à Bruxelles et  à  Paris.

La Syrie fait face à une crise déclenchée en mars 2011 par un soulèvement populaire contre le pouvoir en place, qui s'est militarisé avec le temps.

Des groupes terroristes, tels que le «Front Nosra» (ex-branche d'Al Qaida en Syrie) et le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) sont apparus dans le pays procédant à une série de crimes meurtriers visant les forces armées syriennes et leurs soutiens, et la population.

Ces groupes terroristes, incluant des combattants étrangers venus pour la plupart des pays d'Europe sont combattus par les forces gouvernementales syriennes avec le soutien de forces russes. Daech est aussi combattu en Syrie et en Irak voisin par une coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Le Le conflit syrien a fait 320.000 morts et des milliers de, réfugiés.