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Constantine - Industrie forestière : Cap sur le tourisme vert

Publié par DKnews le 15-04-2017, 16h30 | 41
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Agrégat intarissable de la sphère économique, «l’or vert» suscite un intérêt manifeste des forestiers de Constantine engagés dans un processus de valorisation de ce gisement naturel en mettant en avant le concept du tourisme vert.

Maître de l’économie verte, l’écotourisme est actuellement en pole position du plan d’action de la conservation des forêts de Constantine qui a retenu le principe de création de nouvelles forêts récréatives dédiées aux activités de détente en milieu naturel.

S’étalant sur 29 000 hectares, le patrimoine forestier de la capitale de l’Est devrait compter prochainement cinq (5) forêts récréatives, a affirmé à l’APS Kheireddine Saighi, responsable de la protection de la faune et de la flore à la conservation des forêts de Constantine.

Dans ce contexte, M. Saighi a précisé que les dossiers sont actuellement «en cours de validation» au niveau de la direction générale des forêts (DGF) pour la création d’espaces récréatifs dans les forêts d’El Baâraouia (El Khroub), El Mountazah (Ain Smara), Hadj Baba (7ème km), Bekira (Hamma Bouziane) et Ain Bornaz (Ain Abid). Ces nouveaux espaces de détente et de «symbiose» avec la nature, viendront se joindre à la forêt récréative d’El Meridj (El khroub), créée en 2012 sur une superficie de 30 hectares, accueillant chaque fin de semaine de nombreuses familles en quête d’air pur et d’évasion.

Attestant que la forêt récréative joue «un rôle très important dans le développement de l’écotourisme», Abdelmadjid Sebih, président de l’association de la protection de la nature et de l’environnement (APNE), considère qu’elle permet essentiellement «découvrir la biodiversité tout en apprenant à la protéger».

Un écotourisme organisé, sécurisé et balisé

S’inscrivant en droite ligne avec la feuille de route des services de la DGF, élaborée en 2016 et relative aux perspectives de promotion et de développement de l’économie forestière, l’écotourisme doit, toutefois, intervenir dans «un cadre organisé, sécurisé et balisé», estiment des membres de l’APNE, pour que les visiteurs ne puissent pas accéder à des zones forestières renfermant des espèces végétales rares.

Considérée comme le «poumon de Constantine», la forêt de Djebel Ouahch,  d’une superficie de 4500 hectares, comptait durant les années 1980 «plus de 3000 espèces de plantes médicinales», alors qu’actuellement, ce nombre a sérieusement régressé pour atteindre 1500 environ, apprend-on auprès de cette association.

Selon cette même source, certaines espèces végétales ont «complétement disparu» à cause des incendies, des maladies, des massacres occasionnés par les citoyens, de certains individus qui les cueillent à des fins commerciales ainsi que les changements climatiques.

Bénéficiant d’une attention particulière des services de la wilaya qui promettent notamment «une plus grande sécurisation des lieux», la forêt de Djebel Ouahch, est en phase d’accueillir un projet de «création d’un jardin botanique» où de nombreuses variétés de plantes y seront cultivées, indique-t-on.

La renaissance escomptée du parc d’attraction

Renouant avec la forêt, les familles constantinoises commencent peu à peu à «réinvestir les lieux» pour y faire du sport et profiter de la nature, en attendant la remise en exploitation du parc d’attraction de Djebel Ouahch, fermé au début des années 1990, lequel sera confié, selon les services de la wilaya, en concession pour une durée de 33 ans.

Cette renaissance, tant attendue, du parc renseigne sur la volonté des autorités à encourager les porteurs de projets à investir dans les filières des produits forestiers, génératrices d’emploi et de richesses, à l’instar du secteur de l’apiculture dont 500 bénéficiaires de parcelles de terrains forestiers ont permis de produire sept (7) quintaux de miel en 2016, notent les mêmes services.

La forêt de Djebel Ouahch renferme, en effet, un patrimoine sylvicole considérable, comme le pistachier, le pin pignon, le cèdre et le liège, nécessitant, soutient l’APNE, un «recensement exhaustif» et une exploitation rationnelle dans le respect de la forêt et de la nature, car «une mauvaise exploitation des produits forestiers peut entraîner un déséquilibre de l’écosystème».

Un déséquilibre induit surtout par le pillage de ces richesses par des individus qui, selon un garde forestier, «subtilisent» de grandes quantités de pignons de pin à la faveur de la nuit, pour les écouler sur le marché local ou les acheminer «clandestinement» vers des pays voisins pour les vendre.

Ces personnes, a-t-il relevé, procèdent à la collecte des pignons en «méconnaissance totale» de la période de maturation de ces fruits à coque, pouvant occasionner des dommages irréversibles à l’arbre, d'autant, dit-il, que les changements météorologiques ne favorisent pas la culture de certaines espèces d’arbres qui requièrent des conditions climatiques  particulières.

En 2016, les services de la conservation des forêts ont enregistré 106 coupes d’arbres illicites sanctionnés par deux (2) procès-verbaux (PV) assortis de poursuites judiciaires, ayant ciblé des espèces comme le cyprès et le pin d’Alep, apprend-on auprès de la conservation des forêts.

Ces mêmes services ont également dressé deux (2) PV pour occupation illicite de deux (2) hectares relevant du domaine forestier, deux (2) autres PV pour un pacage de 100 têtes de moutons, et deux (2) PV pour, respectivement, des labours illicites sur un (1) hectare de terrain forestier et la construction d’une clôture sur un (1) hectare de terrain forestier.

Un garde forestier, considère, à ce propos, que les infractions commises sont sanctionnées par des amendes «insignifiantes», n’excédant pas 2000 DA, avant de soulever le problème lié aux «conditions difficiles» dans lesquelles ils exercent leur métier, en sus de l’absence de moyens coercitifs susceptibles de «contrer les trafiquants en tout genre du patrimoine forestier».

En ce sens, la direction générale des forêts ambitionne, à travers son plan d’action de développement de l’économie forestière, de renforcer les capacités des cadres de l’administration des forêts et de mobiliser une partie des revenus de la forêt pour sa préservation, souligne-t-on.

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