Les députés britanniques ont approuvé mercredi, avec 522 voix contre 13 (opposants), la décision de la Première ministre Theresa May d’organiser des législatives anticipées le 8 juin prochain.
Le vote de la chambre des Communes en faveur d’une élection générale anticipée à une majorité de 509 voix, a été sans surprise, les prévisions l’avaient envisagé après le salut du leader du parti travailliste, le premier parti de l’opposition du pays, de la décision.
Mme May avait besoin d’au moins 434 voix pour valider l’organisation de législatives anticipées. Son parti dispose de 330 sièges, les travaillistes de 229.
Les élections législatives qui vont avoir lieu trois ans plus tôt que prévu, devraient, selon les commentaires à Londres, renforcer la majorité des conservateurs et conforter Mme May dans ses négociations pour le retrait britannique de l’Union européenne (UE).
Le parti conservateur dispose d’une majorité de 17 sièges seulement sur les 650. Les derniers sondages prévoient une large avance du parti au pouvoir aux futures législatives, au détriment du Labour Party, qui connaît des divisions internes.
Mais, les plus avisés rappellent que les sondages n’ont pas toujours vu juste. Le brexit en est l’exemple, puisque presque tous les sondages donnaient le non, favorable.
Depuis qu’elle a remplacé l’ancien Premier ministre, David Cameron, à la tête de l’exécutif, l’été dernier, Mme May, avait répété plusieurs fois qu’elle n’envisageait pas d’organiser des législatives anticipées. Mardi, elle a expliqué que les opposants à ses plans sur le brexit, ne lui avaient pas laissé le choix.
Malgré l’aval reçu par les députés pour déclencher la procédure du brexit, la Première ministre avait exprimé sa crainte que les opposants à ses plans affaiblissent la position britannique dans les négociations avec ses partenaires de l’UE, qui commenceront début juin.
«Nous voulons la meilleure position de négociation avec l'Union européenne», a-t-elle encore affirmé mercredi dans une interview médiatique.
Mme May a d’emblée annoncé aux médias qu’elle ne participera à aucun débat médiatique, une décision qui a été critiquée par l’opposition.
A rappeler que Mme May, avait fait campagne, en 2016 contre le brexit, lorsqu’elle était ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de M. Cameron.
Déléguée pour mener les négociations sur le brexit, elle a déclaré vouloir à tout prix contrôler les frontières du pays, et limiter le nombre de l’immigration au pays, optant pour quitter le marché de l’UE, dont l’adhésion est conditionnée par la libre circulation des personnes.
Theresa May a également souligné que quitter l’UE sans accord, vaut mieux qu’avec un mauvais accord .
Recourir à un vote anticipé a été considéré par le ministre du brexit du gouvernement de l’ombre, Keir Starmer, comme un échec du gouvernement à rassembler le pays, divisé comme jamais, à cause de la question de la sortie de l’UE.
Des commentaires médiatiques pensent que Theresa May n’a pas voulu prendre le risque d’attendre que les éventuels effets négatifs du Brexit apparaissent, ce qui rendra impopulaire le parti conservateur.
Depuis le référendum du 23 juin 2016, la livre a beaucoup perdu de sa valeur, les investissements étrangers ont reculé et l’inflation se fait sentir.
Par sa décision, Mme May a mis fin à tous les espoirs de ceux qui veulent rester dans le marché unique de l’UE, affirment les commentaires.
Un Premier ministre britannique, le conservateur Ted Heath, avait déjà convoqué des élections législatives anticipées en octobre 1974. Voulant renforcer sa faible majorité, il l’avait perdu contre le parti travailliste.
En 1966, le Premier ministre travailliste, Harold Wilson, avait aussi décidé des législatives anticipées.