Quatre directeurs régionaux représentant la communauté humanitaire en Afrique de l’Ouest et du Centre entament, mardi, une visite de trois jours en République Centreafricaine pour aborder notamment les questions urgentes de la déterioration de l'aide humanitaire avec les autorités locales et autres acteurs, a annoncé mardi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Il s'agit de Abdou Dieng, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM), Richard Danziger Directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Yves Habumugisha, Directeur régional des affaires humanitaires et d'urgence de l’Afrique de l'Ouest pour l’ONG, accompagnés de la Coordonnatrice Résidente et Humanitaire du système des Nations Unies, Najat Rochdi, qui se rendront lors de leur visite, de trois jours, à Bangui et Paoua (Ouham-Pendé), a indiqué Allegra Maria Baiocchi, Représentante régionale pour l'Afrique de l'Ouest et centrale d'Ocha.
Ils se rendront d’abord à Paoua, dans la préfecture de l’Ouham-Pendé qui a connu un regain de violence et de nouveaux mouvements de populations ces dernières semaines , a indiqué la même source.
«Ils rencontreront ensuite les principaux acteurs humanitaires et les autorités nationales et locales à Bangui afin d’aborder les questions urgentes de la détérioration de l’accès à l’aide humanitaire ainsi que le sous-financement de plusieurs acteurs-clé et les conséquences sur les centrafricains affectés par la violence et le conflit», a-t-elle ajouté.
Selon la représentante de l'OCHA , cette visite sera «l’opportunité de rappeler la nécessité de garantir un accès humanitaire sans condition conformément aux principes de neutralité et d’impartialité et au respect du Droit humanitaire international». Elle a indiqué que «la protection des civils figure également parmi les thèmes que la mission mettra en exergue».
Durant leur visite, les directeurs régionaux «porteront aussi leur attention sur des activités pilotes combinant aide humanitaire et développement et ayant pour but d’aider les centrafricains à sortir de la crise».
S'agissant de la situation humanitaire en Centreafrique, le bureau de l'OCHA indique qu'«Aujourd’hui, près de la moitié de la population de la République Centreafrique dépend de l’aide humanitaire pour vivre et plus de 2,2 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire sur une population totale de 4,6 millions» .
La même source relève qu'un centrafricain sur cinq est soit déplacé dans son propre pays, soit réfugié au Tchad ou au Cameroun, déplorant que le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter depuis la recrudescence des violences en octobre 2016 et le nombre de déplacés internes a augmenté de 6% le mois dernier, suite aux dernières attaques menées par des groupes armés, en particulier dans les régions de Ouaka (Bambari), Haute Kotto (Bria) et Ouham Pendé (Bocaranga).
Les Nations unies et ses partenaires, conjointement avec le gouvernement ont présenté un plan de réponse qui nécessite , un financement total de 399,5 millions de dollars américains, mais , «il n’est à ce jour financé qu’à hauteur de 7%», a précisé la même source.
Les principaux acteurs humanitaires £uvrant en République Centrafricaine ont exprimé leur «préoccupation» par «le risque qu’un sous-financement chronique n’entraîne une perte des résultats acquis ces dernières années accroissant le risque de retomber dans une crise de plus grande envergure».
