Une mission ministérielle la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se trouve depuis dimanche à Bissau pour évaluer la mise en oeuvre de l'accord de sortie de crise signé à Conakry, a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères.
L'objectif de la mission est d'évaluer le respect et la mise en oeuvre de l'accord qui était censé sortir la Guinée-Bissau de l'impasse politique où se trouve depuis près de deux ans.
La CEDEAO a parrainé cet accord, un instrument politique qui vise à créer un gouvernement de consensus de tous les partis représentés au parlement bissau-guinéen et du président bissau-guinéen José Mario Vaz.
En plus d'un gouvernement de consensus, l'accord prévoit également la nomination d' un Premier ministre accepté par toutes les parties et ayant la confiance du chef de l'Etat.
Cependant, le chef d' Etat bissau-guinéen a nommé en décembre Umaro Sissoco Embalo en tant que Premier ministre, sans le soutien de quatre des cinq partis représentés au Parlement. Ces derniers refusent de reconnaître le gouvernement et demandent sa démission. Les quatre partis accusent José Mario Vaz de ne pas respecter l'accord de Conakry.
Le président de la Commission de la CEDEAO, le Béninois Marcel de Souza, chef de la délégation en visite à Bissau, avait déjà appelé à deux reprises le président Vaz à mettre en oeuvre l'accord de Conakry, menaçant de faire retirer la force de la paix de la CEDEAO, stationnée dans le pays depuis 2012.
En réponse à ce qu'il considérait comme une «menace inacceptable», le Premier ministre du pays a accusé Marcel de Souza d'agir en dehors du cadre normal de l'organisation, une telle décision n'a pas été «prises lors du sommet des chefs d'état et de gouvernement».
Faisant partie de la mission de la CEDEAO, les ministres des Affaires étrangères du Libéria, Marjon Kamara, du Togo, Robert Dossey et le ministre d'Etat et secrétaire général de la présidence de la Guinée, Nabi Bangoura.
La mission doit être reçue, au cours de son séjour, par le président Vaz, le président du Parlement, Cipriano Cassama et le Premier ministre, Umaro Sissoco Embalo.
