Sahara Occidental-Maroc : Le Conseil de sécurité désavoue le Maroc sur El Guerguerat

Publié par DKnews le 29-04-2017, 16h33 | 25

Le Conseil de sécurité a affirmé vendredi soir que les activités menées par le Maroc dans la zone tampon d’El Guergarat sont contraires à l’esprit du cessez-le-feu de 1991, soulignant que l’ONU devrait s’engager à explorer les moyens de résoudre les questions qui étaient à l’origine de
cette crise.

Dans sa résolution prorogeant le mandat de la Minurso d’une année, le Conseil de sécurité a estimé que la crise intervenue récemment dans la zone d’El Guerguerat «soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu et aux accords connexes et engage le secrétaire général à explorer les moyens de les résoudre».

Il est important de souligner que la crise d’El Guerguerat impose de trouver une solution qui aille au-delà d’un simple enregistrement des violations de l’accord de cessez-le-feu.

«La solution doit identifier les causes réelles qui étaient à l’origine de cette crise et situer les responsabilités», ont estimé plusieurs membres du Conseil de sécurité, lors des discussions sur cette résolution.

La présence des éléments armés du Front Polisario à El Guerguerat constituait une légitime défense contre la tentative du Maroc de modifier le statut quo de cette zone en voulant imposer de force un projet de route traversant les territoires sahraouis.

S’appuyant sur le rapport du secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité a affirmé que certaines activités civiles «peuvent être jugées contraires à l’esprit du cessez-le-feu et susceptibles de provoquer la reprise des hostilités» dans cette zone militaire sous surveillance de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso).

La route commerciale entre le mur de sable et la frontière mauritanienne que le Maroc veut imposer de force n’existait pas lorsque le cessez-le-feu est entré en vigueur en 1991.

La circulation actuelle modifie le statut quo et constitue une violation du statut de cette zone et du cessez-le-feu. L’ONU est alors invitée par le Conseil de sécurité à s'«attaquer aux causes du problème et non pas à ses conséquences en lui laissant le soin de déterminer les moyens qui vont l’aider à y parvenir».

Le chef de l’ONU a salué vendredi le redéploiement des forces armées du Front Polisario à El Guerguerat, en précisant que la Minurso allait discuter de toutes les questions liées à la zone tampon avec les parties concernées.

Le Maroc devrait alors montrer sa disponibilité à discuter avec la Mission onusienne des violations du cessez-le-feu qu’il avait commises après avoir refusé l’envoi d’une commission technique sur le terrain afin d’examiner cette question minutieusement.

Rabat, qui a échoué à faire condamner le Front Polisario par le Conseil de sécurité sur sa présence à El Guerguerat, dictée par la légitime défense, menace déjà de faire obstruction aux efforts des Nations Unies pour relancer les négociations.