L'ONU a appelé lundi à la protection des milliers de civils à Aburoc et aux environs, suite à la reprise de l'offensive gouvernementale contre les rebelles et des affrontements dans plusieurs zones sur la rive ouest du Nil, dans le nord du Soudan du Sud.
Serge Tissot, coordonnateur par intérim de l'ONU sur les affaires humanitaires au Soudan du Sud, a demandé aux parties au conflit d'assumer leurs responsabilités pour protéger des milliers de civils qui ont trouvé refuge à Aburoc.
«Beaucoup fuient au Soudan, et nos collègues de l'autre côté de la frontière feront tout ce qui est possible pour les aider. Cependant, il est tout à fait inacceptable qu'ils soient forcés de fuir leurs terres», a déclaré M. Tissot dans un communiqué publié à Juba.
Il a déclaré que les civils à Aburoc vivent dans la peur, ne sachant pas ce que chaque jour apportera, et demandé au gouvernement de respecter la nature civile de ces établissements et de veiller à ce qu'ils ne fassent pas objets des attaques. «Je demande aux forces de l'opposition de veiller à ce que les zones fortement peuplées par des civils soient démilitarisées», a indiqué le responsable onusien.
Il est rapporté que des milliers de personnes ont fui vers Aburoc, à 30 km au nord de Kodok, où il y a environ 50.000 personnes, bien que certains tentent maintenant de traverser la frontière pour se réfugier au Soudan après que les forces gouvernementales aient pris le contrôle de Kodok la semaine dernière.
Selon l'ONU, beaucoup ont marché pendant des jours à pied sans avoir accès à de l'eau suffisante en raison du conflit le long du fleuve Nil et arrivent épuisés et faibles.
Des milliers de personnes se déplacent maintenant vers le Soudan par peur des attaques futures potentielles. Les transports, à prix exorbitants, sont pourtant inadéquats, et beaucoup de gens doivent marcher.
Plusieurs employés locaux restent dans la communauté et font tout leur possible pour aider les personnes dans le besoin. Toutefois, les matériels d'aide ont souvent été pillés par des forces de l'opposition et d'autres acteurs ces derniers jours, selon l'ONU.
M. Tissot a appelé au retour «immédiat à Aburoc de tous les biens humanitaires pillés, qui sont «absolument essentiels» à l'action humanitaire vitale.
Sinon, «nous sommes incapables d'opérer dans cette zone, qui est très éloignée et incroyablement difficile sur le plan logistique», a-t-il affirmé, demandant aux autorités de garantir la sécurité du personnel et des biens humanitaires, et de respecter l'espace humanitaire.
Une équipe composée des représentants de différentes agences onusiennes a visité Aburoc vendredi dernier pour évaluer la situation, et le Fonds central d'intervention d'urgence a déboursé des fonds pour appuyer les opérations d'urgence dans les zones où des civils arrivent.