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Pisciculture intégrée à l’agriculture : Amorce timide à Chlef, mais un créneau porteur

Publié par DKnews le 08-05-2017, 16h46 | 80
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La pisciculture intégrée à l’agriculture est   l’une des filières aquacoles sur lesquelles compte s’appuyer la direction   de la pêche et des ressources halieutiques de Chlef afin d’ancrer la   culture de production mais aussi de consommation de poissons d’eau douce   chez l’agriculteur et le citoyen en général, au vue de sa contribution   avérée dans la consécration d’un micro-système environnemental permettant,   outre la production de poisson, le recyclage des déchets agricoles tout en   mettant un terme à la pollution organique.

Selon le chargé du service d’aquaculture à la direction de la pêche et des   ressources halieutiques de Chlef, Djilalil Badani, de nombreuses   conventions ont été signées au titre de cet effort au moment où une   réflexion est en cours en vue de la création future d’une écloserie   d’alevins, parallèlement à des actions de sensibilisation engagées en   direction des agriculteurs, voire même des citoyens, afin de les inciter à   investir dans le domaine, a-t-il signalé.

Le responsable a fait, à ce propos, état de la signature de conventions   avec la Chambre de pêche de Ténés, de l’annexe de l’Institut de pêche d’El   Marsa et de la direction des services agricoles de la wilaya, en vue du   recensement et de la formation des agriculteurs désireux d’intégrer ce   domaine .

Il a été recensé, à ce titre, 120 agriculteurs, qui sont en attente d’une   formation, a-t-il fait savoir.  M.Badani a signalé l'initiation, auparavant, d’expériences pilotes avec   une vingtaine d’agriculteurs locaux, qui ont intégré la pisciculture dans   leurs bassins d’irrigation.

Une expérience qui a été couronnée de succès chez certains, s’est t-il   félicité, mais, aussi, d’échecs chez d’autres, car manquant de formation et   d’informations sur les conditions écologiques et techniques susceptibles de   garantir la survie des poissons et leur reproduction en eau douce, a-t-il   expliqué.

La pisciculture intégrée en milieu agricole se fait dans des bassins   d’irrigation (en ciment) ou des cages en plastiques placées dans des cours   d’eau ou étangs, a ajouté le même responsable, soulignant que les   subventions affectées , par les pouvoirs publics aux agriculteurs aux fins   de construire des bassins d’irrigation soutien cet effort d’intégration de   la pisciculture en milieu agricole .
 Selon M. Badani, les études scientifiques réalisées dans le domaine ont   prouvé que l’élevage de poissons dans des bassins d’irrigation enrichit les   eaux des bassins en question en engrais naturels, ce qui va mener   progressivement, selon lui, à l’abandon, des engrais chimiques, outre sa   contribution (pisciculture) dans le relèvement de la production de poissons   (notamment carpe, mulet et tilapia du Nil), qui pourra être écoulé, à   l’échelle locale, est-il escompté.

La pisciculture intégrée : une ressource de qualité et des engrais   naturels

Ces études ont été corroborées par Abdelkader Deradji, un agriculteur de   la wilaya, qui a assuré à l’APS que le rendement agricole de ses terres a   sensiblement augmenté depuis qu’il a commencé à les arroser avec l’eau du   bassin dans lequel il pratique l’élevage de mulet. "Même la qualité de mes   fruits a changé en mieux, de l’avis de tous mes clients", s'est-il réjoui.

Cet agriculteur, qui élève du mulet dans un bassin d’irrigation de 50 m2,   s’est, en outre, dit disposé à agrandir son élevage de même qu’a fournir   des alevins aux agriculteurs désireux d’intégrer la pisciculture dans leurs   exploitations agricoles, leur assurant qu’ils pourront renoncer   définitivement aux engrais chimiques, tout en s’assurant une nouvelle   source de viande blanche.

Les services de la pêche de la wilaya de Chlef se chargent, durant la   période de reproduction de certains types de poissons en eau douche   (mulet), de pêcher les alevins de poissons et de les entretenir, durant une   certaine période, jusqu’à leur adaptation avec leur nouvel environnement,   avant de les distribuer au profit des agriculteurs désireux d’intégrer   cette activité.

Selon les spécialistes du domaine, la nourriture de ce type de poisson   doit être essentiellement composée d’azote, de phosphore et de potassium,   soit des éléments qui se trouvent dans les excréments des volailles et de   bovins, ainsi que certains déchets végétaux, issus des recolles et des   champs, qui sont tous peu couteux pour l’agriculteur, au moment où les   poissons vont le débarrasser des multiples parasites pullulant dans ses   bassins d’irrigation.

Pour une culture de consommation du poisson d’eau douce.

Parallèlement à l’encouragement de la culture piscicole dans les eaux   douces, les services de pèche de la wilaya £uvrent en vue de l’ancrage   d’une culture de consommation de ce type de poissons chez les citoyens, qui   semblent quelque peu rebutés par le poisson d’eau douce, en dépit de sa   valeur nutritionnelle avérée, selon des spécialistes du domaine qui le   recommandent pour le traitement de nombreuses maladies chroniques.  Selon le Pr. Abdelkader Dilmi Bouras, nutritionniste de son état, les   poissons d’eau douce sont riches en anti-oxydants avec un taux appréciable   de sels minéraux, réputés bénéfiques pour lutter contre l’hypertension.

En outre, le poisson d’eau douce contient un (1) g de sucre pour chaque   200 g de viande, ce qui le rend très conseillé pour les malades   diabétiques.  Ce nutritionniste a expliqué le rejet par les citoyens de ce type de   poisson par l’absence, chez eux, d’une culture culinaire y afférente, outre   les habitudes ancrées chez les Algériens, qui préfèreraient, dans leur   grande majorité, les poissons d'eau de mer.

Au titre des efforts visant le changement de ces habitudes alimentaires,   parallèlement à l’accompagnement des projets des jeunes diplômés de la   formation professionnelle en pêche continentale, la direction de la   formation professionnelle de la wilaya de Chlef organise prochainement la   deuxième édition du Festival de cuisson et de dégustation des poissons   d’eau douce, a t-on appris auprès de son directeur, Hakim Azzerouk   Zerraimi.

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