Les centres de dépistage, une nécessité

Publié par Dknews le 22-04-2014, 19h33 | 33

Des médecins et biologistes ont mis en relief l'importance des bilans préopératoires avant tout acte chirurgical, notamment avant les circoncisions, pour dépister d'éventuels hémophiles et administrer un traitement adéquat.

l Le Dr Meriem Bensadok, spécialiste en hématologie au CHU Beni Messous qui intervenait, à l'occasion de la Journée mondiale de l'hémophile, au forum du quotidien DK News, a prévenu des risques liés aux circoncisions collectives, sans bilan au préalable, pouvant conduire à des hémorragies chez les hémophiles.

Elle a ajouté dans ce sens que les enfants hémophiles doivent prendre leur traitement (facteur de coagulation) avant toute intervention chirurgicale, pour prévenir les hémorragies. L'hémophilie est une maladie génétique rare, liée à l'absence d'un type de protéines (facteurs de coagulation) dans l'organisme, responsable de la coagulation du sang, après une lésion ou blessure.

Les facteurs de coagulation sont au nombre de 13 et chez les hémophiles se sont les facteurs VIII ou IX qui sont déficients. Cette maladie affecte le plus souvent les garçons car les gènes qui codent pour les facteurs de coagulation sont présents sur le chromosome X. Cette maladie génétique se caractérise par la non-coagulation du sang après saignements et des douleurs aux articulations.

l Le Dr Karima Chenouk, médecin biologiste au CHU Beni Messous, a indiqué qu'environ 2 000 malades étaient diagnostiqués en Algérie, estimant que cette maladie était sous-diagnostiquée, car des centaines de malades souffrent d'une forme modérée de la maladie et l'ignorent.

Elle a appelé à ce propos, à ouvrir des centres de dépistage et de diagnostic sur l'ensemble du territoire national pour diagnostiquer et prendre en charge les malades. La spécialiste a souligné que la mauvaise prise en charge de la maladie pouvait conduire à la détérioration des articulations et à des handicaps. Pour éviter les cas de handicap, la présidente de l'association nationale des hémophiles, Latifa Lamhene, a plaidé pour la généralisation du traitement prophylactique (préventif), à raison de deux fois par semaine, chez les hémophiles sévères en vue de limiter toute aggravation de cette affection.

Elle a souhaité que tous les centres de soins du pays soient dotés de quantité régulières de facteurs de coagulation (traitement) pour pouvoir répondre à la demande de tous les malades.S'agissant des mariages consanguins, les trois intervenantes ont recommandé aux futurs mariés de faire des tests génétiques avant le mariage, afin de réduire les risques d'apparition de la pathologie chez les enfants.

Un programme d'excursion pour les enfants hémophiles, avec les médecins et éducateurs, est prévu par le mouvement associatif afin de permettre aux enfants de découvrir le pays et leur inculquer, par la même occasion, les bons gestes à adopter et les méthodes d'administration du traitement.