Le corps médical dénonce les circoncisions sans recours aux bilans pré-opératoires

Publié par Sonia Belaïdi le 22-04-2014, 19h37 | 47

A l’occasion de la Journée mondiale de l’hémophilie, DK News a organisé hier une conférence-débat sur cette maladie génétique afin de sensibiliser les citoyens sur cette affection rare et grave à la fois.

 A cet effet, un groupe de spécialistes ainsi que des membres de l’Association nationale de l’hémophilie ont lancé un cri du cœur en direction des autorités afin d’interdire les circoncisions collectives sans passer par un bilan médical au préalable.

En effet, de nombreux cas de décès ont été recensés suite à des actes chirurgicaux durant lesquels les praticiens n’ont pas pris les mesures nécessaires et n’ont pas effectué d’examens préalables pour déterminer si le patient était atteint d’hémophile ou d’autres pathologies liées aux troubles de la coagulation.

L'hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation sanguine en rapport avec un déficit d’un des facteurs de la coagulation. Cependant, dans un tiers des cas, l'hémophilie est engendrée par une mutation des gènes qui codent les facteurs de coagulation. Ces défauts sont dus à une déficience d'un des facteurs suivants : XII, XI, IX ou VIII, ou à la présence d'anticoagulants contre l'un de ces facteurs.
Les symptômes de la maladie sont la non-coagulation du sang après une lésion ou blessure et des douleurs articulaires.

Le Dr Meriem Bensadouk, spécialiste en hématologie, a lors de cette rencontre, mis en exergue l’importance du  diagnostic précoce de la maladie, pour administrer le traitement adéquat et éviter la destruction des articulations qui peuvent conduire à des handicaps.

Pour ce faire, l’hématologue a appelé à la création de centre de dépistage et de diagnostic sur tout le territoire national afin de dépister les enfants atteints de cette pathologie et leur administrer le facteur de coagulation adéquat en vue d’éviter les aggravations relatives à cette affection.

Pour sa part, le Dr Karima Chenouk, médecin-biologiste, a abordé le volet diagnostic et a indiqué que le nombre de cas recensés en Algérie était de 2 000, un chiffre qu’elle a qualifié d’en-deçà de la réalité, car des centaines d’hémophiles s’ignorent.

Elle a souligné à ce propos que le dépistage d’une anomalie de coagulation était à la portée de n’importe quel laboratoire médical et qu’il était impératif de faire un examen avant toute opération chirurgicale.
S’agissant des mariages consanguins, les spécialistes ont déploré le fait de ne pas avoir généralisé les tests génétiques avant le mariage, pour réduire les cas d’hémophilie.

Sur le plan préventif, les intervenantes ont mis en avant l’importance du traitement prophylactique chez les enfants atteints d’hémophilie sévère et la nécessité de répandre le traitement à domicile pour tous les enfants malades afin qu’ils n’aient plus à se déplacer dans les centres de soin.

Un programme éducatif et d’excursion est prévu pour les enfants hémophiles par l’association afin de leur inculquer les règles de base liées à leur traitement et leur permettre de sortir de leur quotidien.