Société

Derrière le drame du poissonnier, une région marocaine en difficulté

Publié par DKnews le 12-05-2017, 15h20 | 43
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Plus que la vigueur du ton, ce sont les épisodes de violence qui ont fait l’actualité des dernières semaines. Le 26 mars, deux marches de lycéens, parties de Beni Bouayach et Imzouren, à une vingtaine de kilomètres d’Al-Hoceima, ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Des véhicules et un immeuble des forces auxiliaires ont été brûlés.

Quelques jours après ces incidents, le gouverneur de la région, Mohamed Zhar, en poste depuis un an, a été rappelé et plusieurs hauts responsables ont été limogés, mais ce là n'a pas daigné calmer le mouvement de protestation. Selon les médias locaux, le ministre de l’Intérieur s’était rendu le 5 avril sur place pour tenter d’éteindre une polémique sur la «militarisation» du Rif, en référence à un décret royal proclamant l’état d’exception mis en place en 1958 et qui n’a jamais été formellement abrogé.

«Nous placer sous zone militaire, c’est envoyer le signal que nous vivons dans une caserne, s’indigne un militant cité par des médias. C’est ce qui empêche les investisseurs de s’implanter et de créer des emplois, a-t-il affirmé.

«Al-Hoceima manque de tout : pas d’université, ni d’hôpital digne de ce nom. Notre ville n’attire aucun investissement d’envergure, énumère un autre militant, Achraf. La raison de ce retard ? Nous avons été combattus, punis, alors que nous avons mené la résistance au colonialisme espagnol et tenu tête à la dictature», a-t-il déploré.

En outre, la répression du soulèvement populaire du Rif, lors de l’hiver 1958-1959, est un souvenir encore vivace dans les esprits des Rifains. En 1984, un autre soulèvement secoue le Rif. Tous revendiquent l’histoire de leur région pauvre.

Le sentiment de marginalisation avait reflué depuis l’intronisation (de Mohammed VI, en 1999), analyse le maire Mohamed Boudar (Parti authenticité et modernité), médecin, ajoutant que le gouvernement de Benkirane «a complètement délaissé notre région depuis 2012».

Quelles que soient les responsabilités, tout le monde s’accorde sur le constat : Al-Hoceima est une ville enclavée. Avec la crise économique en Europe, même les transferts d’argent des émigrés ont diminué. Et le nouveau découpage administratif a privé la ville de son statut de chef-lieu de région.

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