Mourad Senouci, un dramaturge à l'écoute de son public

Publié par DKnews le 12-05-2017, 15h51 | 64

Avec sa dernière création "Adda Zine El-Hadda", dont la générale est prévue vendredi, au Théâtre régional d’Oran, le dramaturge Mourad Senouci a réussi, en l’espace de trois décennies de pratique théâtrale, à fidéliser son public en écrivant nombre de pièces à succès à l'instar de "Metzeouedj fi otla" (2006).

Sur scène, certaines de ses œuvres continuent de susciter l'admiration du public, remportant un succès égal à celui relevé plusieurs années auparavant à l'issue de la présentation dite "générale".

"Etre à l'écoute de la société", tel est le credo avancé par Senouci dans un entretien à l'APS pour expliquer l'engouement "populaire" suscité par ses textes, tel "Metzeouedj fi otla" (un mari en vacances) qui cumule plus de dix années d'affiche. Le dramaturge reconnaît qu'il y a "certes, une forte dose d'humour dans la recette de ce one-man-show" et dans d'autres comme son dernier-né "Adda Zine El-Hedda" qui a pour trame les tribulations d'un candidat à l'émigration clandestine.

Le public, souligne-t-il, a surtout besoin de "s'identifier" dans les thématiques abordées, à caractère social notamment.

"Il va sans dire que sur scène, la pièce s'apprécie d'abord par la qualité de la prestation de l'artiste", en l'occurrence Samir Bouanani, comédien fétiche de l'auteur Senouci, également son partenaire au sein de leur troupe "Mesrah Ennass".

"A la nécessité de refléter des sujets d'actualité et de les traiter sur un ton humoristique, s'ajoute le souci du financement", confie-t-il en se félicitant du fait que sa troupe a pu mobiliser sur ses fonds propres le budget de sa dernière production "Adda Zine El-Hedda". Et d'expliquer que celle-ci a été concrétisée grâce aux recettes engrangées par le spectacle "Metzeouedj fi otla" qui a, pour rappel, dépassé le seuil des 200 représentations tant en Algérie qu'à l'étranger (Etats-Unis, France et Maroc).

Pièce majeure dans le "success story" du tandem Senouci/Bouanani, "Metzeouedj fi otla" été présenté à guichets fermés dans la plupart des salles du pays et à l'étranger. Ce monologue livre au public les confessions d'un époux heureux de recouvrer "les joies du célibat" pendant l'absence de sa femme partie en voyage pour se soigner. Pour l'auteur, d'autres critères sont aussi essentiels pour réussir sa pièce, comme le choix de la langue d'expression, à savoir le dialecte.

Le dramaturge a, à son actif près de 20 pièces théâtrales réparties entre créations propres et adaptations d'oeuvres du patrimoine littéraire national et universel. Deux d'entre elles, intitulées "Imraa min warek" (adaptée de "Ountha Essarab" du romancier algérien Wassiny Laaredj) et "Keddab.com" ont été traduites et jouées en tamazight.

Plusieurs de ses pièces sont destinées aux enfants, comme "Bab", "Bibou à Paris" et "El-Assad oua el-hattaba" (le lion et la bûcheronne) qui ont fait l'objet de publications en collaboration avec l'association de promotion de la lecture enfantine "Le Petit Lecteur".

Ce dernier conte a aussi inspiré la réalisation du premier dessin animé de moyen-métrage "made in Algeria", signée Moqadem Abdelkader, en collaboration avec ses collègues dessinateurs, informaticiens et infographistes de la télévision nationale. Le parcours artistique du dramaturge est également évoqué dans son ouvrage intitulé "Rihlet talatoune sana" (trente années de voyage), publié en novembre 2015 par la maison d'édition "Dar El-Baghdadi", basée à Alger.