Union européenne : Les médias sociaux ont fait des progrès dans la surveillance et la suppression des «discours haineux»

Publié par DKnews le 02-06-2017, 16h15 | 38

Les médias sociaux ont fait des progrès sensibles dans la surveillance et la suppression des «discours haineux», un an après s'y être engagés auprès de l'Union européenne, a estimé jeudi la Commission européenne.

Les quatre plateformes de médias sociaux (Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft) avaient signé en mai 2016 un «code de conduite» dans lequel elles s'engageaient auprès de la Commission à lutter contre les propos haineux illégaux diffusés en ligne en Europe.

Après un premier bilan décevant en décembre dernier, «les résultats de notre deuxième évaluation du code de conduite sont encourageants», a jugé la commissaire à la Justice, Vera Jourova, sur la base d'une étude menée par des ONG et des organismes publics dans 24 pays membres.

«Les entreprises suppriment deux fois plus de discours haineux illégaux qu'il y a six mois et le font plus rapidement», a ajouté Mme Jourova, y voyant la preuve «qu'une approche autorégulatrice peut fonctionner si tous les acteurs jouent leur rôle».

En moyenne, dans 59% des cas, «les entreprises ont réagi aux signalements concernant des discours haineux illégaux en supprimant le contenu», selon la Commission.
Mais la commissaire européenne a appelé à plus d'efforts, relevant que Facebook est «la seule entreprise à atteindre pleinement l'objectif d'examiner dans la journée la majorité des signalements reçus».

Et si Facebook «envoie bien un retour systématique d'informations aux utilisateurs sur la manière dont leurs signalements ont été traités», la Commission relève que «les pratiques divergent considérablement entre les entreprises».

«La qualité du retour d'informations sur la motivation de la décision est un domaine dans lequel des progrès peuvent encore être réalisés», a souligné l'exécutif européen.

Les discours haineux illégaux sont les propos incitant à la violence ou à la haine contre des personnes définies par référence à leur couleur, leur religion, leur origine nationale ou ethnique.
Selon une enquête européenne citée par la Commission, «75 % des personnes suivant ou participant à des débats en ligne ont été confrontées à des dérapages, des menaces ou des discours haineux».

Et «près de la moitié de ces personnes ont déclaré que cela les avait dissuadées de se lancer dans des discussions en ligne».