Retrait de l’accord de Paris : Trump s’est basé sur des arguments biaisés

Publié par DKnews le 02-06-2017, 17h38 | 67

La sortie jeudi des Etats-Unis de l’accord  de Paris sur le climat a suscité une vague de critiques parmi les  observateurs de la scène politique américaine qui ont dénoncé une décision  hâtive prise sur la base d’arguments biaisés.

Le discours prononcé jeudi par le président Donald Trump pour annoncer ce  retrait a été conçu pour discréditer l’accord de Paris point par point mais  le chef de la Maison Blanche s’est basé sur «un mélange de statistiques  sèches et un langage émotif « pour présenter ses arguments, commente le New  York Times paru vendredi.

Le président s’est appuyé pour défendre sa décision sur « des données  contestées et des rapports déformés «, souligne le quotidien américain.

La presse américaine a rapporté jeudi soir que le président s'est référé à  une étude publiée par la société de Consulting «National Economic Research  Associates» et la Chambre de commerce américaine, deux virulents opposants  à la régulation climatique aux Etats-Unis.

L’étude défendue également sur CNN par l’ex candidat à l’investiture  républicaine, Ted Cruz, avance que l’accord de Paris pourrait entraîner,  entres autres, jusqu'à 3 trillions de dollars (3.000 milliards de dollars)  de pertes économiques et supprimer 6,5 millions d’emplois dans le secteur  industriel d’ici à 2040.

Les secteurs du raffinage pétrolier et de la  sidérurgie seront les plus affectés. Mais les économistes affirment que les pertes d’emplois prévues dans  l’étude supposent que l’économie américaine ne va pas s’adapter aux  nouvelles réglementations environnementales.
Or, de grandes entreprises comme Apple, Mars et Unilever ont indiqué que  le respect de l’accord de Paris allait contribuer à créer des marchés et de  l’emploi aux Etats-Unis.

La Chine un mauvais argument

 Une série d’études, menées par Citibank et des organisations  environnementales soutiennent que l’incapacité d’atténuer les effets du  changement climatique allait coûter des milliards de dollars à l’économie  américaine.

Le président Donald Trump a accusé l’accord de Paris de ne pas être  suffisamment contraignant à l’égard de la Chine, premier émetteur mondial  de gaz à effet de serre.  Il avance que l’accord de Paris permet à la Russie d’augmenter ses  émissions de 50% sans fixer également à la Chine un plafond significatif  pour ses émissions avant 2030.

Trump voulait, en effet dramatiser les conséquences de l’accord en le  présentant comme désavantageux aux Etats-Unis, alors que le gouvernement  chinois s’est déjà engagé dans un méga projet de 800 Gigawatt d’énergie  solaire et éolienne pour diversifier son mix énergétique, selon des  analystes cités par la presse américaine.

Dans son long discours prononcé jeudi soir dans les jardins de la Maison  Blanche, Trump note que ce pacte environnemental permettrait à la Chine et  à l’Inde d’ouvrir de nouvelles usines de charbon en imposant en parallèle  des restrictions sur l’industrie du charbon aux Etats Unis.

«L’accord n’élimine pas les emplois dans l’industrie du charbon, il les  transfère tout simplement des Etats-Unis vers des pays étrangers», s’est il  défendu.

Cependant, l’industrie du charbon aux Etats-Unis sera en déclin à long  terme, la baisse des prix de gaz et des énergies renouvelables devraient  déclasser cette énergie polluante.
Le principal conseiller économique du président, Gary D.

Cohn, a reconnu  la semaine dernière devant la presse que le charbon n’a pas d’avenir aux  Etats-Unis, son rôle est décroissant dans le bouquet énergétique américain,  selon son constat.