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Crise diplomatique entre le Qatar et certains pays : Appels au dialogue pour résoudre la crise dans le Golfe

Publié par DKnews le 06-06-2017, 15h59 | 57
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Plusieurs pays ont exprimé mardi leurs préoccupations et appelé au dialogue pour remédier à la dégradation des relations entre certains pays du Golfe qui ont rompu tous liens diplomatiques avec le Qatar et décidé de l'isoler en fermant leurs frontières avec cet émirat accusé de soutenir le «terrorisme», enclenchant une crise diplomatique, la plus grave depuis la création du Conseil de coopération du Golf (CCG).

Exprimant sa «grande préoccupation» quant à ces événements et leurs répercussions sur l’unité et la solidarité du Monde arabe, l'Algérie a appelé «l’ensemble des pays concernés à adopter le dialogue comme seul moyen de régler leurs différends et de transcender les divergences qui peuvent naturellement surgir dans les relations entre Etats».

Dans ce contexte, l’Algérie a appelé la nécessité d’observer, en toutes circonstances, «les principes de bon voisinage, de non ingérence dans les affaires internes des Etats et du respect de leur souveraineté nationale», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«L’Algérie reste confiante que les difficultés actuelles ne peuvent être que conjoncturelles et que la sagesse et la retenue finiront par prévaloir  tant les véritables défis qui se dressent devant la marche des pays et des peuples arabes vers une solidarité agissante et une unité effective sont nombreux dont le terrorisme n’est pas des moindres», a conclut le communiqué.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, a entrepris pour sa part  «des efforts diplomatiques» pour tenter de résoudre «cette dispute entre amis et frères (la crise entre Doha et ses voisins du Golfe), dans l'esprit de ce mois sacré du ramadan», a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin dans un communiqué.

Il a affirmé que la Turquie était prête à «assumer ses responsabilités dans les prochains jours et semaines» pour faciliter un règlement, exhortant les pays du Golfe a résoudre leurs problèmes par «les négociations, le dialogue et la communication».

Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus avait indiqué lundi que M. Erdogan s'était entretenu au téléphone «avec plusieurs dirigeants étrangers» pour tenter de trouver une issue au différend concernant le  Qatar.

L'Arabie saoudite et cinq de ses alliés, dont l'Egypte, ont rompu lundi avec le Qatar, accusé de soutenir le «terrorisme», provoquant une crise diplomatique majeure au Moyen-Orient.  
La Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, mais a aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, notamment l'Arabie saoudite.

Etant dans la même situation, le Koweït a déployer des efforts considérables pour remédier à cette crise. Dans une apparente tentative de médiation, l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a reçu un émissaire saoudien et s'est ensuite entretenu au téléphone avec le chef d'Etat du Qatar. Cheikh Sabah a appelé l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour l'«exhorter à la retenue» et à «ne pas prendre aucune mesure qui pourrait envenimer» la situation, a précisé Kuna.

Il a aussi demandé à cheikh Tamim de donner «leur chance aux efforts visant à désamorcer la tension entre frères». Le Koweït, qui fait partie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avec l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, Oman et le Qatar, n'a pas rompu avec le Qatar.

Le Koweït avait déjà joué un rôle de médiation en 2014 entre le Qatar et certains de ses voisins du Golfe. Des députés koweïtiens ont appelé le gouvernement à lancer une médiation pour régler la crise en cours.  L'Iran, pour sa part, a appelé le Qatar et ses voisins du Golfe à «un dialogue franc» pour résoudre leurs différends.

«La résolution des différends dans les pays de la région, y compris les problèmes actuels entre les trois voisins du Qatar et ce pays, n'est possible que par des moyens politiques et pacifiques et un dialogue franc entre les parties», indique un communiqué de Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

«L'usage de sanctions dans le monde interdépendant d'aujourd'hui est inefficace, inacceptable et condamnable», a-t-il ajouté. Il a appelé à éviter l'émotion et de s'en remettre à la sagesse afin d'aller vers la paix et la désescalade», a affirmé le porte-parole. Selon lui, les tensions «ne bénéficient à aucun gouvernement de la région et menacent les intérêts de tous» alors que le Moyen-Orient et le monde «souffrent de l'expansion du terrorisme».  

«Une feuille de route avec des garanties» condition sine qua non de la désescalade   
Le ministre des Affaires étrangères du Qatar, en pleine tourmente diplomatique avec l'Egypte et les monarchies du Golfe, a appelé au dialogue mardi et assuré que ses liens avec les Etats-Unis resteront forts.

Moins de 24 heures après la décision lundi matin de l'Arabie saoudite, de Bahrein, des Emirats arabes unis (EAU), du Yémen, de l'Egypte et des Maldives de rompre tous leurs liens diplomatiques avec Doha, Mohammed bin Abdul Rahman a appelé «à un dialogue ouvert et honnête» pour résoudre cette crise.

Cependant , le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, dont le pays a rompu avec le Qatar, a réclamé mardi «une feuille de route avec des garanties» pour pouvoir reprendre langue avec Doha, selon des médias. «Il faut rétablir la confiance après la rupture des engagements pris (auparavant). Il faut une feuille de route avec des garanties», a écrit M. Gargash sur son compte Twitter, soulignant qu'après la crise de 2014, «il est nécessaire de définir un cadre d'avenir pour consolider la sécurité et la stabilité dans la région».

Le ministre n'a pas précisé la nature des garanties exigées. Les relations entre le Qatar et certains de ses voisins du Golfe avaient déjà connu une crise en 2014 autour du soutien de Doha aux Frères musulmans.  

L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, auxquels se sont joints l'Egypte, le Yémen, la Libye et les Maldives, ont justifié la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar par son «soutien au terrorisme», y compris «Al-Qaïda», le groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) et la confrérie des Frères musulmans.

La rupture des relations, annoncée avant l'aube, intervient 15 jours après une visite à Ryadh de Donald Trump qui avait exhorté les pays musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme.  
Suite à cette crise diplomatique, Washington qui a invité les pays du Golfe à rester «unis».

Le Qatar, qui se targue de jouer un rôle régional et d'avoir été choisi pour organiser le Mondial-2022 de football, a également été exclu de «la coalition militaire arabe qui combat des rebelles au Yémen».

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