UE-défense : La Commission européenne dévoile ses pistes pour parvenir à une défense européenne commune

Publié par DKnews le 07-06-2017, 16h01 | 31

La Commission européenne a présenté mercredi   à Bruxelles des propositions sur l'avenir de la défense européenne en vue   d'accentuer la coopération entre les Etats membres, et pour la mise sur   pied d'un Fonds européen de la défense, destiné à mutualiser l'effort   d'investissement des Etats membres en matière de défense et sécurité.

L'exécutif européen a présenté un document de réflexion exposant trois   scénarios envisageables. La possibilité la plus ambitieuse, dénommée  «Défense et sécurité communes», prévoit, selon le document «la définition progressive d'une politique de défense commune de l'Union».

La protection de l'Europe relèverai ainsi de la responsabilité de l'Union et de l'OTAN, d'après ce scénario qui mise, à ce titre, sur  une intégration plus poussée des forces de défense des Etats membres.  

Cette piste envisagée par la Commission européenne prévoit également de soutenir des programmes conjoints en matière de défense au moyen du Fonds européen de la défense et mettrait en place une agence européenne spécialisée de recherche en matière de défense.
Un deuxième scénario élaboré par l'exécutif européen, mais moins ambitieux, intitulé  Sécurité et défense partagées  repose sur la mutualisation, par les Etats membres, de certaines ressources financières et opérationnelles pour une solidarité accrue dans le domaine de la défense.  

Cette possibilité dépendra, néanmoins, de «l'existence d'une volonté d'action politique», ainsi que «des processus décisionnels réactifs» dans un contexte en évolution rapide, a expliqué la Commission européenne qui soutient que l'UE et l'OTAN renforceraient, dans le cadre de ce scénario, leur coopération mutuelle et coordonneraient leurs travaux dans un large éventail de domaines.

Le troisième scénario exposé par l'exécutif européen baptisé «Coopération en matière de sécurité et de défense», laisse aux Etats membres la faculté de décider de leur plein gré, au cas par cas, de l'opportunité d'une coopération en matière de sécurité et de défense, tandis que l'UE continuerait à compléter les efforts nationaux.  

Selon cette psite, la coopération en matière de défense serait renforcée,  mais l'Union ne participerait  toujours que de manière limitée aux missions les plus exigeantes.  

Un nouveau Fonds européen de la défense contribuerait au développement de certaines nouvelles capacités conjointes, mais la majeure partie des développements et des acquisitions se rapportant aux capacités de défense continuerait à relever de la responsabilité individuelle des Etats membres.   

Les dirigeants européens devraient se réunir vendredi à Prague pour examiner les possibilités offertes par les traités en vue d'accentuer la coopération dans le domaine de la défense. Ils devront définir le niveau d'ambition, et décider de la voie qu'ils veulent prendre et du rythme auquel ils souhaitent avancer en matière de sécurité et de défense.

«Nous avons parcouru un chemin important en moins d'un an et nous sommes résolus à poursuivre à ce rythme», a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du collège des Commissaires.  

Cette accélération qui était impensable, il y a quelques années, doit beaucoup au contexte actuel marqué par l'apparition de nouvelles menaces, notamment le terrorisme et par le manque de fiabilité des Etats-Unis.

Lors du dernier sommet de l'Otan à Bruxelles, le président américain Donald Trump n'a pas, contrairement à ce qui était attendu, affirmé explicitement son attachement à l'article 5 du Traité de Washington qui prévoit que les Alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure.

La Commission européenne a annoncé, par ailleurs, le lancement d'un Fonds européen de la défense auquel seront consacrés 5,5 milliards d'euros par an pour renforcer les capacités européennes de défense.  

Ce Fond devrait aider les Etats membres à «dépenser plus efficacement l'argent des contribuables, réduire le dédoublement des dépenses et obtenir un meilleur rapport coût-résultats», a-t-elle expliqué.  

Ce Fonds annoncé par le président Juncker en septembre 2016 devrait permettre de renforcer les investissements des Etats membres de l'UE dans la recherche en matière de défense, le développement de prototypes et l'acquisition d'équipements et de technologies de défense.

«Le Fonds agira comme catalyseur pour une industrie européenne de défense forte, qui développe des technologies et des équipements de pointe, pleinement interopérables. Les Etats membres resteront aux commandes dans  ce domaine, en auront plus pour leur argent et, en fin de compte, verront leur influence s'accroître», a déclaré le vice-président  de la Commission pour l'emploi, la croissance, l'investissement et la compétitivité, Jyrki Katainen lors de la conférence de presse avec Mogherini.