M. Ouyahia plaide pour un débat national économique et social afin de bâtir un large consensus

Publié par DKnews le 11-06-2017, 17h49 | 38

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a plaidé dimanche à Alger pour un débat national économique et social afin de bâtir un consensus dépassant une alliance ou un front de deux ou trois partis politiques.

"Au RND, on plaide pour un débat national économique et social pour bâtir un consensus qui dépasse un front de deux ou trois partis politiques", a indiqué M. Ouyahia lors d'une conférence de presse qu'il a animée au terme de la session ordinaire du Conseil national du parti.

"Il y a des formations politiques avec lesquelles il est définitivement clair que nous ne pouvons jamais contracter une espèce de coalition ou d’alliance, mais il n’en demeure pas moins que ce sont aussi des Algériens comme nous", a-t-il expliqué, relevant que le débat préconisé par le RND servira "de parler du sort du peuple algérien".

M. Ouyahia a rappelé qu'un débat a été ouvert à deux reprises lors de la révision constitutionnelle de 1996 et des consultations confiées au Conseil national économique et social (CNES) que présidait le regretté Mohamed-Seghir Babes, précisant qu'"il n'y a pas eu auparavant de débat économique et social à l'exception de celui qui a été confié à des experts".

Le SG du RND a précisé que ce débat auquel il a appelé "permettra de réunir les forces politiques et sociales afin de s'éclairer et sortir avec des points communs et rassembleurs".

Sur un autre registre et à une question sur le recul du nombre de ministres RND au sein du gouvernement après les élections législatives du 4 mai dernier au cours desquelles son parti a obtenu 100 sièges, M. Ouyahia a précisé que "le RND ne négocie pas pour partager un gâteau, mais soutient le gouvernement", rappelant à ce propos que la nomination du gouvernement relève des prérogatives du président de la République.

Concernant le limogeage de l'ex-ministre du Tourisme, Messaoud Benagoune, 48 heures après sa nomination au sein du nouveau gouvernement, M. Ouyahia a estimé qu'il s'agit d'une "faille dans la confiance", ajoutant que ce genre de situation n'est pas propre à l'Algérie dans la mesure où des cas similaires se sont déjà produits dans d'autres pays.

A une question selon laquelle le RND a animé la campagne électorale des dernières législatives en se projetant sur l'élection présidentielle de 2019, Ouyahia a indiqué que son parti est l'une des rares formations politiques à avoir présenté un programme électoral et à avoir effectué une campagne électorale intense.

Pour Ouyahia, "le reste n'est que supputations et analyses".

Dans le même sens et à une autre question le qualifiant "d’homme providentiel pour l’Algérie", M. Ouyahia a répondu : "quand j’étais enfant et que mon pays avait obtenu son indépendance, j’avais ouvert les yeux sur la vie avec un grand slogan qui dit : +un seul héro, le peuple+".

Il a ajouté que "le seul acteur providentiel en Algérie, c’est le peuple algérien lui-même. C’est à lui de relever les défis.

C’est aux acteurs politiques qui sont sur la place d’assumer honnêtement leur part selon leurs convictions", a-t-il encore asséné.

Evoquant les rumeurs le stigmatisant concernant les biens immobiliers et autres entreprises qu'il détiendrait lui et sa famille, M. Ouyahia a reconnu qu'il est un homme public qui fait face depuis plusieurs années à des rumeurs.

S'agissant du cas de l'ancien PDG de l'entreprise de distribution des produits pétroliers NAFTAL, Hocine Rizou qui a été remplacé à son poste suite à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, M. Ouyahia a estimé que les nouvelles technologies de l'information et de la communication devraient être "des moyens de progrès", regrettant qu'elles soient utilisées en Algérie pour du "papotage".

Par ailleurs, M. Ouyahia a affirmé qu'il n'y avait pas d'état d'urgence "non déclaré" en Algérie, qu'il a été levé depuis 2011, ce qui a permis, a-t-il expliqué, d'organiser des rassemblements et des meetings à travers les différentes wilayas du pays à l'exception d'Alger, suite aux incidents tragiques ayant marqué la capitale lors de la marche de 2001 organisée consécutivement aux événements de la Kabylie.

En réponse à une question sur le sit-in organisé le 3 juin en cours par des intellectuels devant le siège de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), en protestation contre les "dépassements" de la chaine de télévision privée "Ennahar", M. Ouyahia a précisé que c'était "un sit-in et non pas une marche nécessitant une autorisation".

M. Ouyahia, qui occupe également le poste de ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, a précisé, au sujet du nouveau gouvernement qui ne comporte pas de ministre d'Etat, que seuls lui-même et Tayeb Belaiz ont actuellement ce titre, ajoutant qu'aucun décret présidentiel annulant le poste de ministre d'Etat n'a été publié jusqu'à présent.
Le secrétaire général du RND a, par ailleurs, indiqué n'avoir reçu aucune proposition pour le poste de Premier ministre, se disant "honoré" du poste qu'il occupe actuellement à la présidence de la République pour être au service du chef de l'Etat.

Enfin, M. Ouyahia a confirmé avoir reçu, dans son bureau à la présidence de la République, le Premier ministre sortant, Abdelmalek Sellal, "à la demande de ce dernier" avant l'annonce du nouveau gouvernement.