La Banque centrale d'Espagne a relevé mardi sa prévision de croissance pour 2017 à 3,1% contre 2,8% auparavant, une estimation proche de celle du gouvernement qui table sur une croissance "autour de 3%".
La banque centrale justifie cette prévision par "l'amélioration des perspectives des marchés mondiaux, particulièrement à court terme, les niveaux plus réduits des prix du pétrole et les moindres taux d'intérêt".
Elle évoque également les "gains de compétitivité" et le "désendettement du secteur privé" en Espagne, alors que le gouvernement conservateur s'est engagé ces dernières années dans une politique visant à promouvoir la "flexisécurité" et à rétablir les marges des entreprises.
La croissance du PIB de la quatrième économie de la zone euro resterait ainsi très soutenue, après avoir été de 3,2% en 2015 et 2016, alors que les prévisions prévoyaient jusqu'ici un ralentissement dès 2017.
Le PIB espagnol croîtrait nettement plus que dans l'ensemble de la zone euro, pour laquelle la BCE prévoit 1,9%.
Pour 2018 et 2019, la Banque d'Espagne prévoit respectivement un croissance de 2,5% et 2,2%, contre 1,8% et 1,7% pour l'ensemble de la zone euro.
Selon ses projections, la croissance sera notamment tirée par les importations et exportations de biens et services ainsi que par l'investissement dans les biens d'équipement et la construction.
L'Espagne, sous le coup d'une procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne, tablait officiellement sur une croissance de 2,7% dans ses documents transmis à Bruxelles.
Le gouvernement a cependant prévu une croissance "autour de 3%" en 2017, considérant que ses prévisions transmises à la Commission sont "une projection prudente" selon les mots du ministre de l'Economie Luis de Guindos.
La croissance est repartie en 2014, après des années où la crise financière mondiale de 2008, aggravée par l'éclatement d'une bulle immobilière, avait fait exploser le chômage jusqu'à le faire frôler les 27%.
Le taux de chômage reste très élevé (18,7% au premier trimestre) mais reflue rapidement depuis 2014, au rythme d'environ 500.000 emplois créés par an.
La Banque d'Espagne prévoit que ce taux baisse à 16,5% fin 2017, 14,7% fin 2018 et 13,2% fin 2019, porté par la création d'emplois et le vieillissement de la population qui devrait réduire la population active.