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Etats unis-Russie : Poutine dénonce les sanctions adoptées par le Sénat américain contre la Russie

Publié par DKNEWS le 16-06-2017, 14h02 | 52
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Le président russe Vladimir Poutine a dénoncé jeudi l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie par le Sénat américain, dernier épisode selon lui de la politique d'"endiguement" de Washington à l'égard de Moscou.

Le Sénat a approuvé mercredi un projet de sanctions qui empêcherait le président Donald Trump de relâcher unilatéralement la pression sur Moscou, accusé par Washington d'ingérence dans la campagne présidentielle  américaine de 2016, ainsi que d'ingérence en Ukraine dont la péninsule de Crimée qui avait été annexée en 2014 par la Russie, suite à un référendum qui s'est tenu en mars 2014, où plus de 90 % des habitants ont voté pour le  rattachement à la Russie.

"Pour quelle raison recommence-t-on à parler de sanctions sans aucun fondement?", s'est interrogé M. Poutine, lors d'une séance télévisée de questions-réponses avec la population.

"Il s'agit évidemment d'une nouvelle preuve de la poursuite des luttes politiques internes aux Etats-Unis", a estimé le président russe. "Mais je considère malgré tout que cela n'a aucun fondement", a-t-il ajouté avant de critiquer la politique de l'administration américaine à l'égard de son pays.

"S'il n'y avait pas eu la Crimée (...), ils auraient inventé quelque chose d'autre pour leur politique d'endiguement de la Russie", a assuré le président russe en référence à la stratégie américaine adoptée par Washington après la Seconde Guerre mondiale pour stopper l'influence soviétique.

Selon le président Poutine, la Russie, qui fait l'objet de lourdes sanctions économiques américaines et européennes depuis 2014, est habituée à cette stratégie de la part des Occidentaux.

"A chaque fois que nos partenaires dans le monde ont senti que la Russie était un concurrent important, ils ont adopté des restrictions sous différents prétextes", a-t-il rappelé. "Cela avait lieu à l'époque soviétique et même avant la Révolution d'octobre (en 1917, ndlr). Il n'y a rien d'extraordinaire ici", a ajouté le président russe.

 

Bilan des sanctions anti Russie: les pertes sont plus importantes chez les Occidentaux

 

La Russie a toujours vécu sous un régime de sanctions, ses partenaires les ayant imposées "à chaque fois qu’ils ressentaient une concurrence en provenance de notre pays", a déclaré Vladimir Poutine jeudi lors de son "Entretien en direct" avec les Russes.

"Nos partenaires à l'échelle internationale ont toujours considéré la Russie comme une concurrente considérable et ont imposé des sanctions sous tel ou tel prétexte. On peut l'observer tout au long de notre histoire. Je fais allusion non seulement à l'époque soviétique, mais encore à des périodes beaucoup plus éloignées. Il n'y rien d'étonnant là-dedans", a-t-il indiqué.

Au demeurant, "les nouvelles sanctions des Etats-Unis contre la Russie, actuellement examinées par le Sénat, sont adoptées sans aucun motif valable, rien d'extraordinaire ne s'est produit. Les sanctions américaines ont provoqué une chute de 1% du PIB russe. La Russie a perdu 50 à 52 milliards de dollars en raison des sanctions, et ceux qui les ont adoptées 100 milliards", a-t-il tenu à souligner.

En outre, Poutine a relevé que les sanctions avaient à la longue des effets positifs: "Nous mobilisons nos cerveaux, nos ressources, nos talents".

"Les sanctions sont un glaive double tranchant, qui nuisent à tout le monde, y compris à ceux qui les imposent", a-t-il dit, ajoutant "Si nos partenaires lèvent les sanctions, la Russie en fera de même, sans quoi elle se heurtera à des problèmes dans le cadre de l'OMC".

A une question sur la crise économique, Poutine a indiqué que "la récession est surmontée. Nous sommes entrés dans une période de croissance.

La structure de l'économie russe et la faible productivité du travail restent des problèmes non résolus. Une croissance du PIB a été fixée pendant trois trimestres consécutifs en Russie".

"On note une hausse des investissements, des ventes de voitures et des exportations hors matières premières, tandis que l'inflation est à son niveau le plus bas de l'histoire de la Russie. Les réserves de la Banque centrale sont en hausse. La mortalité infantile et maternelle affiche une forte baisse, l'espérance de vie augmente. Depuis août 2016, les revenus de la population sont en hausse, même si celle-ci est limitée", a conclu à ce sujet le président russe.

1.100.000 appels téléphoniques ont été reçus par le standard. Les questions peuvent être posées également sur les réseaux sociaux, ainsi que par smartphone grâce à une application spéciale.

 

Poutine juge "préoccupante" la hausse de la pauvreté en Russie

 

Le président russe Vladimir Poutine a jugé jeudi "préoccupante" la progression de la pauvreté subie par les Russes ces dernières années à cause de la crise, promettant des mesures pour leur niveau de vie et appelant à augmenter la productivité du travail pour favoriser l'emploi.

A neuf mois de la présidentielle, la traditionnelle émission de questions-réponses que tient chaque année le président russe en direct à la télévision s'est ouverte sur plusieurs questions sur la situation économique et la faiblesse des revenus d'une grande partie de la population, notamment en province.

"La récession est terminée", a insisté M. Poutine, soulignant que l'économie russe avait connu trois trimestres de croissance "modeste" après deux ans de crise due à l'effondrement des prix du pétrole et aux sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

Pour autant, "les revenus réels de nos concitoyens ont reculé ces dernières années. Et ce qui est particulièrement préoccupant, c'est que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté", a-t-il relevé.

Selon les statistiques officielles russes, le nombre de Russes vivant sous le seuil de pauvreté a approché l'an dernier 19,8 millions, soit 13% de la population, plus de trois millions et demi de plus par rapport à 2014 et un bond en arrière de dix ans en termes d'amélioration du niveau de vie après d'importants progrès au début des années 2000.

 

 

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