Les terres productives menacées par la désertification

Publié par DKnews le 17-06-2017, 16h39 | 36

La communauté internationale, qui célèbre samedi la journée internationale de la lutte contre la désertification, se dit préoccupée par les conséquences de ce phénomène sur les terres productives menaçant la sécurité alimentaire des générations futures.

Cette préoccupation est reflétée dans le thème choisi pour la célébration de cette journée en 2017: "l'importance des terres productives pour assurer la nourriture, générer des emplois locaux et contribuer à la durabilité, à la stabilité et à la sécurité des lieux affectés par la désertification", avec pour slogan: "Notre terre. Notre maison. Notre avenir".

"Le choix de cette thématique montre le degré de préoccupation et la prise de conscience de la communauté internationale quant à la nécessité de préserver le capital terre et par conséquent la sécurité alimentaire pour les générations futures et réduire le taux d'immigration par des actions concrètes", selon un communiqué de la Direction générale des forêts qui évoque la situation de ce phénomène en Algérie. L'Algérie est caractérisée par un climat, qui varie du type désertique au sud au type méditerranéen au nord.

Les ressources hydriques sont limitées et mal réparties en plus des particularités géo climatiques importantes marquées par trois écosystèmes. Il s'agit de l'écosystème montagneux qui s'étale sur plus de 12 millions d'hectares (ha) menacés par l'érosion hydrique, de l'écosystème steppique menacé par l'érosion éolienne et le surpâturage ainsi que l'écosystème saharien, lequel occupe 87% de la superficie totale du pays.

Les pouvoirs publics ont recensé également 63 bassins versants situés en amont de retenues d'eau menacés par l'érosion hydrique, lesquels totalisent une superficie de 7 millions d'ha.

Des études d'aménagement ont concerné 45 bassins sur une superficie de 5,6 millions d'ha dont 1,5 million d'ha à traiter en priorité. Dans les années 1990, l'Algérie a réalisé une étude relative à l'actualisation de la carte de sensibilité à la désertification ayant touché 12 wilayas steppiques, et ce, pour évaluer l'évolution du phénomène de la désertification durant la période allant de 1996 à 2010 et l'impact des programmes de protection et de réhabilitation engagés sur le terrain.

Il ressort de cette étude une augmentation de 5% de la superficie peu ou pas sensibles à la désertification, une hausse de 6% de celle moyennement sensible, de +4% des terres sensibles, une régression de 6,5% de la zone très sensible ainsi qu'une augmentation de moins de 1% pour la zone classée désertifiée.

L'Algérie a ratifié en 1996 la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification créée quatre ans plutôt.

Au niveau mondial, 110 pays sont touchés par la dégradation des terres, alors que 480 millions de personnes sont touchés par le phénomène de la désertification dont la majorité habitent dans les pays les plus pauvres au monde, dont les impactes les plus visibles se situent au niveau de l'environnement. Sur le plan économique, le manque à gagner s'élève, selon la Banque mondiale, à 42 milliards de dollars pour les régions touchées par la désertification, alors que paradoxalement, le coût annuel de la lutte contre ce phénomène est seulement de 2,4 milliards de dollars.

La dégradation des sols entraine la pauvreté et la migration de masse à cause des famines qu'elle génère.