Rassemblements de solidarité avec le Rif en Europe: inquiétudes sur l'existence d'une collaboration entre services secrets européens et marocains pour l'identification des participants

Publié par DKNEWS le 23-06-2017, 14h56 | 30

La députée européenne, Marina Albiol, s'inquiète face à aux informations indiquant que des services secrets européens, notamment espagnols auraient collaboré avec les services marocains pour l'identification des participants aux rassemblements organisés dans de nombreuses villes européennes, en solidarité avec les détenus de la  contestation populaire qui secoue la région du Rif, dans le nord du Maroc.

Dans une question écrite adressée à la Commission européenne, l'eurodéputée a invité l'exécutif européen à s'exprimer sur la coopération entre les services secrets européens et marocains, mettant en garde contre le développement d'une telle coopération qui n'est "pas compatible" avec le droit européen sur la protection des données.

"Compte tenu des informations publiées dans les médias récemment, nous craignons que les différents services secrets européens, notamment espagnols, collaborent avec les services secrets marocains pour identifier ces manifestants", originaires, pour la plupart, du Maroc, a-t-elle regretté.

La députée européenne s'inquiète, particulièrement, du sort qui leur sera réservé à leur retour au Maroc, craignant de les voir subir les "représailles" des autorités marocaines.

Ces derniers jours, l’élan de solidarité avec le mouvement social dans la région du Rif a pris de l'ampleur et des soutiens importants sont exprimés par les Marocains établis à l'étranger à travers l'organisation de manifestations pacifiques dans de nombreuses capitales européennes.

Des associations et organisations de la société civile maghrébine, particulièrement marocaine,  en Europe, ont organisé de nombreux rassemblements pour exprimer leur  totale solidarité et soutien au mouvement social dans la région du Rif.

Elles exigent notamment la libération sans conditions de toutes les personnes arrêtées suite à la contestation populaire dans la région du Rif marocain et l’abandon de toutes les charges à leur encontre, ainsi que la fin de la chasse aux militants du Hirak et de la répression des manifestations.

Elles exigent également la mise en place d’un réel projet de développement socio-économique capable de sortir la région de son isolement, de créer de l’emploi, de scolariser la jeunesse dans des conditions décentes, de promouvoir la spécificité linguistique et culturelle, et de désenclaver la région sur le plan sanitaire et social, ainsi que la satisfaction aux revendications légitimes de ce mouvement.

Depuis le vendredi 26 mai, une vague de répression, accompagnée par des arrestations massives, s’est abattue sur la ville d’Al-Hoceïma en particulier, et s’est étendue à d’autres parties du Rif.